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14 janvier 2006

Vertige Eric de Léseulec, 2004, Les « voleurs » de falaise

Le vertige est présenté par les sociologies du corps comme une expérience des limites par laquelle l’extrême position d’un corps en déséquilibre fournit au sujet la sensation de trouver hors de lui, dans le monde ou dans autrui, un élément de son identité. L’émotion de la chute[1] transforme le risque en vol identitaire vers son essence prochaine.

Le vertige  définit un externalisme ontologique par lequel je deviens ce que je rencontre dans le monde : l’environnement n’est plus étranger à moi-même il devient une partie dans laquelle le je s’insère comme un complément : le vertige précipite le sujet dans ce qui lui manque pour attendre une complétude imaginaire, manque qu’il ressent physiologique par l’évanouissement des repères, le fléchissement des jambes, ou le tremblement incontrôlé. Le vertige envahit le corps sans qu’il parvienne à l’assimiler révélant la traversée du monde. Le vertige est la traversée du vivant dans le vécu corporel. Le vacillement fait tomber le sujet dans un état d’hyper-nervosité qui fait vibrer la chair du corps sans maîtrise possible.

vertige

Le vertige est une projection extime du corps dans son environnement perceptif dans lequel il inter-agit sans parvenir à rejoindre l’autre corps. Ce précipité phénoménal est vécu sans exténuation dans l’orgasme puisque rien de l’autre désiré n’est atteignable. Le vertige précipite le sujet dans l’autre en modifiant l’équilibre intérieur du moi : n’étant plus moi-même car envahi par un autre, le sujet dévisse ne parvenant plus à se contenir.

La modification physiologique des humeurs, du sang, et des liquides dans le corps produit un déséquilibre du vécu corporel de la chair : le sujet est moins désincarné par le vertige qu’extra-corporé par ce penchant intérieur.


[1] Eric de Léseulec, 2004, Les «  voleurs » de falaise. Un territoire d’escalade entre espace public et espace privé, Ed. maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, p. 85.

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