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13 janvier 2006

Que devient l'hystérie en 2006 ?

             

dupin

Jean-Baptiste de Louyer-Villermay (1775-1837) définisait l'hystérie comme une névrose génitale de la femme, liée à une lésion du système nerveux utérin, elle-même due à des besoins sexuels inassouvis. Mariage, et masturbation bien sûr péremptoirement condamnée, permettent la disparition de la maladie.

                                                                                                                                                         

               Si Étienne Georget (1795-1828) réfère dès les années 1820 l'hystérie à une névrose cérébrale et si les médecins magnétiseurs interprètent eux aussi la maladie comme indépendante de la sphère génitale, ils ne sont pas entendus.

                                                                                                                                                         

             S’inspirant explicitement d’Auguste Comte, Frédéric Dubois d’Amiens(1799-1873) en 1833 dont les travaux sont primés par l'Académie royale de médecine de Bordeaux. Dubois d'Amiens attribue lui aussi l'hystérie à une surexcitation nerveuse de la matrice qui n'est cependant plus liée à des passions sexuelles mais à l'exquise sensibilité des femmes, trop maternelles.

           En 1845, c'est l'Académie royale de médecine qui donne un prix ex-aequo à Hector Landouzy et Jean-Louis Brachet (1789-1858), l'un et l'autre renvoient la maladie à des étiologies nerveuses ; Landouzy à une névrose de l'utérus qui induit des effets pathologiques sur le cerveau (et il n'exclut pas une hystérie masculine dont l'étiologie relève en ce cas d'une affection de l'appareil ganglionnaire génital mâle), Brachet à une névrose du système nerveux cérébral, l'hystérie masculine est, pour lui aussi, pensable mais elle ne concerne que des hommes efféminés dont le système nerveux est de sensibilité féminine.

            À ce titre, P. Briquet en 1859 marque un point d'apogée à la fois de la neurologisation et de la désexualisation de la maladie puisqu'il est le seul à ne la référer ni à l'utérus, ni aux ovaires, il fait de l'hystérie une névrose de l'encéphale, il place donc l'étiologie de la maladie au niveau le plus haut du système nerveux. Il rapporte lui aussi la maladie à l'excessive sensibilité des femmes et construit une hystérique maternante, prolétaire et dolorosa.

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