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29 avril 2010

Synergologie

http://www.synergologie.org

Philippe Turchet a proposé le terme de synergologie en France dans les années 1990, après des travaux de recherche doctorale en science politique. La recension des théories existantes l’amène à comprendre que dans le domaine non-verbal, l’objet et la méthode d’observation se trouvent confondus. La phrase suivante en est l'illustration : «lorsque nous faisons de la communication non verbale…»: or, nous ne faisons pas de la communication non verbale. Car, pour utiliser une métaphore, si la science qui étudie les étoiles est l'astronomie, elle ne se confond pas pour autant avec son objet d’étude : les étoiles. Le scientifique fait de l’astronomie, il ne fait pas de l’étoile. Nous ne faisons pas des chiffres, nous faisons des mathématiques… La réalité observée ne peut pas être identifiée dans les mêmes termes que sa méthode d’observation, sous peine d’empêcher toute production de connaissances valides et contrôlables. Pour ce chercheur, issu des sciences sociales, l’absence de clarification des champs sémantiques est la principale raison pour laquelle des critères de scientificité clairs ont tant de difficulté à émerger dans le champ de l’observation non verbale. C’est également la raison pour laquelle des outils propres à observer la réalité non verbale n’ont pas été forgés et que la production conceptuelle dans ce champ scientifique est encore de qualité si inégale. C’est à partir de ces constats qu’est née la synergologie.

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La synergologie introduit dans le champ non verbal de nouveaux concepts à partir de l’observation de réactions corporelles: les microdémangeaisons. Ces micromouvements apparaissent lorsque des non-dits ressentis entrent en contradiction avec les informations exprimées ouvertement. Cette proposition place le mouvement corporel comme un témoin indispensable de l’activité de l’esprit dont il éclaire les contradictions en les traduisant sur le corps. Elle permet à la communication non verbale d’être observée dans un champ sémantique nouveau.

Champ sémantique [modifier]

http://kwout.com/cutout/h/i3/7n/ife_bor_rou_sha.jpg

La synergologie s'attachant à décoder le langage corporel se définit dans le champ non verbal. Elle propose de découper le non verbal en cinq catégories :

  • Le périverbal, qui prend en compte l'espace et le temps dans la communication. C'est le champ d'observation de la proxémique
  • Le paraverbal comprenant les sons produit dans la communication, ton, le timbre, intonation de la voix...
  • L'infraverbal comprenant les codes non décryptables consciemment, les odeurs mais aussi les couleurs par exemple. Dés que nous parlons d'effet sublminal, ou les "effets d'amorcage", les "effets d'exposition" nous évoquons en fait l'infraverbal.
  • Le supraverbal comprenant les signes distinctifs (montres, marques...) traducteurs le plus souvent des rapports sociaux, la sémiotique ou la sociologie mais aussi le marketing, la publicité ... théorisent largement ces signes.
  • Enfin le préverbal ou langage corporel dans le champ de compétences de la synergologie. En situation de communication, l'être humain qui va prendre la parole avant même de le faire dispose dans son cerveau de la totalité de l'interaction. L'existence de neurones miroirs dans le cortex préfrontal gauche permet de comprendre que le langage corporel de l'autre est pris en compte par celui qui regarde, à son insu même. Par le fait même, en situation de communication, parler d'un emetteur et d'un récepteur est un non sens. Il y a en fait un émetteur bruyant et un émetteur silencieux. Celui qui parle ne fait le plus souvent que répondre aux objections ou au questionnement silencieux de celui qui pourtant ne dit rien, mais dont le visage et le corps parlent.

Ces nouvelles connaissances présentes dans le champ scientifique amènent la synergologie à considérer les démarches entreprises par les courants de Palo Alto, du courant systémique ou de L'interactionnisme symbolique comme datées, parce qu'elles ignorent les apports des neurosciences à la compréhension de l'être humain. Pour les synergologues il est vain de chercher à comprendre une interaction en essayant d'en saisir tous les paramètres. Ils sont trop divers et nombreux. Il est en revanche, possible, de comprendre un individu dans une interaction grâce à l'observation fine de sa dynamique corporelle, simplement parce qu'il possède dans son cerveau tous les paramètres de l'interaction qu'il est en train de vivre. Plutôt que de parler de communication interindividuelle la synergologie propose un nouveau paradigme celui de communication intra individuelle. Un éthogramme synergologique ou typologie organique a été bâti à cet effet. Les mêmes mouvements corporels peuvent ainsi être repérés, selon une méthode descriptive, effectués par des individus de races ou culture différentes. Au passage l'observation de ces données consultables permet de balayer sans contestation sérieuse possible le fait que l'origine des mouvements corporels non conscients puisse être d'origine raciale ou culturelle. Cet éthogramme rend compte de la distinction entre :

  • Les microréactions ou mouvements ne faisant intervenir qu’un groupe de muscles limités du visage ou du corps.
  • Les microattitudes comprenant les trois grands types de mouvements que la main effectue sur le visage ou le corps. Les microfixations si la main est immobile, les microcaresses et enfin de microdémangeaisons lorsque les ongles grattent l‘épiderme sans qu'il y ait d'inscription tégumentaire de "boutons".
  • Les boucles de rétroaction. Principales : Croisements de bras et de jambes ou boucles de rétroaction secondaires observées lorsqu'une main retrouve l'autre main. Sept grandes catégories de boucles de rétroactio secondaires sont identifiées.
  • Les gestes. Les mains s'agitent dans l'espace. Les gestes sont projectifs, figuratifs, symboliques ou/et gestes d’engramme. Ils différent par leur nature, leur dynamique, leur orientation puis par les configurations de la main lorsqu’elle bouge.
  • Les gestes de préhension. Attitudes mi-conscients produites par la main en relation avec un objet. Branche de lunettes, pied de verre, clefs, stylos..

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La classification de la connaissance [modifier]

La synergologie décrypte le langage non verbal inconscient. Or, le terme d’inconscient permet toutes les dérives puisque par définition, le fonctionnement de l’inconscient est inconscient. La synergologie résout ce problème en l’abordant autrement. Plutôt que de partir d’une théorie de l’inconscient préexistante, elle observe ses manifestations à travers les réactions corporelles observables. Elle se contente sans porter de jugements de valeur, de classer rigoureusement ce qu’elle observe. Pour ce faire, elle dispose d'une classification non verbale. Et c’est par inférence, en repérant des chaînes logiques, c'est-à-dire des mouvements corporels qui sont liés fréquemment les uns aux autres, qu’elle remonte à partir des observations jusqu’à l’inconscient qu’elle préfère appeler non-conscient.

Les items recensés à partir de ces classifications sont regroupés dans une table synergologique. 2852 items principaux traducteurs d’attitudes corporelles signifiantes, sont recensés. Ces items apparaissent au moment ou se produisent des émotions. Une typologie des émotions permet de les recenser strictement. C'est le sixième ordre de classification nécessaire. Chaque mouvement est classifié en synergologie pour devenir un item (ex.: un clignement dissymétrique de la paupière gauche sera appelé (M_0_R_Y_CLIN_G), et sera aisément retrouvé grâce à la méthode de classement, au milieu de plus des 2851 items qui l’entourent. Chaque "valise" contient un micromouvement corporel unique qui a été repéré et enregistré des centaines de fois. Sur des centaines de personnes venues de cultures, de classes d’âge et de conditions sociales différentes.

Statut des émotions [modifier]

La synergologie observe les mouvements corporels et en établissant un clivage strictement observable, d'abord entre états émotionnels hypertoniques et états émotionnels hypotoniques, des items liés à la tonicité générale du corps permettant de le comprendre. Elle mesure ensuite si le contexte émotionnel propre à l’échange est positif ou négatif sur le critère du plaisir ou déplaisir, strictement observé par la méthode des items. Elle mesure enfin si l’émotion est destinée à être transmise à son interlocuteur (exocentrée) ou gardée pour soi (égocentrée). Là encore des items permettant de le lire.

Un clivage en huit groupes émotionnels repérés par des classes d’items différents est identifié de E1 à E8. Lorsque le climat contextuel et les items non verbaux concordent, l’émotion correspond à un groupe émotionnel facilement identifiable ; mais il arrive cependant que les items non verbaux soient en désaccord avec le climat contextuel de l’émotion. L’émotion sur-jacente lue grâce à la communication verbale (ex : « je suis heureux ! ») ne correspond pas aux items non verbaux repérés. Une émotion sous-jacente traduisant un non-dit est alors présente et étiquetée sans ambiguïté.

Modes de reconnaissance d'une validité scientifique [modifier]

Les propositions synergologiques sont dites réfutables, pour reprendre la terminologie de Karl Popper. Par exemple, le corpus synergologique comporte la proposition suivante : Un être humain, lorsqu’il se détend et parle chaleureusement à un autre être humain, le regarde avec l’œil gauche et ce, quelle que soit que la qualité de la vue de son œil gauche, et même s'il est borgne donc... Il suffirait qu’un pourcentage significatif d’individus regarde chaleureusement leurs interlocuteurs avec l’œil droit pour que la proposition soit réfutée. Cela n’est pas avéré. Philippe Turchet le démontre. Le résultat de ces expériences est consultable.

Pourtant, des chercheurs en communication, comme Yves Winkin (introducteur du mouvement de la nouvelle communication en France) ou Pascal Lardellier (qui dénonce les "gourous de la communication"), ont pris des positions très fermes à l'encontre de la synergologie. La synergologie désireuse de voir ses postulats reconnus dans le champ scientifique pense avoir trouvé la solution qui permettra de délimiter les balises du champ scientifique dans ce domaine . Une procédure de test. Si le langage corporel est un langage à part entière, comme le dit la discipline synergologique, cela veut dire qu'il est possible de décoder ses messages. Or une épreuve permet de le démontrer formellement : la reconnaissance du mensonge. En demandant dans un cadre expérimental à des personnes de participer à une expérience dans laquelle elles fabriqueraient un mensonge filmé ou non et en demandant ensuite à des spécialistes de désigner les menteurs sur des critères uniquement non verbaux, le son n’étant pas enregistré, il sera possible de voir : 1.dans quel pourcentage le mensonge sera reconnu, 2.et par qui . Pour ce faire la synergologie a entrepris une démarche de réunion d'une instance scientifique indépendante proposant à tous les universitaires et indépendants "spécialistes" du non verbal ou de la "nouvelle communication" de passer cette épreuve au côté de synergologues. Ce sera là l'occasion de désigner parmi les chercheurs travaillant dans des structures institutionnalisées, les véritables spécialistes. A terme, ces propositions devraient être le préalable à la mise en œuvre d’une autorité et d’une formation universitaire susceptible de "labelliser" de véritables spécialistes. Il va sans dire que cette démarche relayée auprès du grand public, pourrait ainsi le voir protégé des dérives des discours outranciers présents dans la littérature populaire, d'abord, mais pas uniquement. Ou pour répondre une formule chère à Pierre Bourdieucomprendre qu' « « Un champ scientifique est un univers autonome où, pour s'affronter les uns les autres, les chercheurs doivent abandonner toutes les armes non scientifiques, à commencer par les armes de l'autorité universitaire. »

Enfin (voir la discussion autour de cette page), Il existe aujourd'hui sur le marché un seul ouvrage synergologique à jour : Le langage universel du corps (Turchet.P. Ed de l'Homme, 2009) et une Revue faisant l'écho des recherches synergologiques. La Revue de synergologie, 1, Juil 2009) La synergologie a fait l’objet d’un dépôt de marque à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada par Philippe Turchet le 20 janvier 2006 afin que les connaissances synergologiques puissent être dans une certaine mesure protégées, et à terme le langage corporel enseigné selon un protocole précis, comme cette démarche avait été faite en France en 1995

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