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16 novembre 2009

Le sport et la guerre (XIXe -XXe siècles)

COLLOQUE
Le sport et la guerre
(XIXe -XXe siècles)
Rennes, 28-30 octobre 2010
14e Carrefours d'histoire du sport
Université Rennes 2 / St Cyr-Coëtquidan
Le programme retenu pour les 14e Carrefours d'histoire du sport, organisés à Rennes du 28 au 30
octobre 2010, porte sur l’histoire des relations entre le sport et la guerre aux XIXe et XXe siècles.
Si plusieurs études se sont attachées ces dernières années à montrer de quelle manière l'activité
physique a pu s'enraciner dans une forme de préparation guerrière, mettant notamment en lumière
les origines militaires de l'éducation physique, peu de travaux ont entrepris d'élargir les horizons de
la recherche afin d'éclairer les articulations multiples -culturelles, sociales, politiques, idéologiquesqui
inscrivent sport et guerre dans des perspectives structurantes fondamentales pour les sociétés
contemporaines.
Le sport est-il, pour paraphraser Clausewitz, la guerre poursuivie par d’autres moyens ? Le sport
est-il tout simplement lui-même « la guerre » comme certains auteurs contemporains l’ont souligné
en stigmatisant les flambées de violence récurrentes dans les stades ? Est-il un moyen de faire la
guerre comme le montre dans le conflit qui a miné les pays de l'ex Yougoslavie, le cas du chef de
guerre Arkan, s'appuyant sur les groupes de supporters des équipes de football pour constituer ses
propres troupes paramilitaires engagées dans le « nettoyage ethnique » ? La guerre n'est-elle que ce
« grand match » décrit par la presse sportive en 14-18 et peut-il exister comme l'appréhendait
Georges Hébert en 1918 des « sports de guerre »?
Par ailleurs, comment la guerre a-t-elle participé à freiner et/ou accélérer la diffusion et le
développement du sport? Comment a-t-elle infléchi les trajectoires des sportifs? Comment et avec
quelles conséquences le sport a-t-il investi l'espace des conflits ? Quels enjeux politiques,
idéologiques, géo-culturels recouvre l'utilisation du sport et de ses champions dans les nouvelles
formes d'affrontement qui surgissent au XXe siècle? Quelles places occupent les Jeux Olympiques,
le football, les grandes manifestations sportives et les institutions internationales qui les gèrent
(CIO, FIFA, etc.) dans la régulation des tensions internationales et l'instauration d'un nouvel ordre
mondial ?
Si le thème de l'inscription du sport dans la guerre et/ou de la guerre dans le sport apparaît comme
un sujet de réflexion nouveau pour les historiens, l'ambition d'un tel colloque est de mettre en
lumière ces relations comme un nouvel objet d'histoire. Placé sous l’égide du LAS-LARES (EA
2241), dont l’un des principaux axes de recherche s’intitule « Violence, sécurité, défense,
déviance », le projet scientifique se veut le plus intégrateur possible. Le sport doit être appréhendé,
dans des perspectives larges, comme l’ensemble des pratiques d’exercices corporels incluant à la
fois les formes compétitives, les pratiques récréatives et de loisir, les jeux traditionnels, la
gymnastique, la danse et l’éducation physique. La guerre devra être comprise à la fois comme
conflit et comme ensemble de phénomènes et processus culturels, sociaux, politiques inscrits dans
le déroulement historique de l’affrontement guerrier, de sa préparation, de ses conséquences
humaines, culturelles, sociales, politiques, idéologiques, techniques, économiques, etc. Les limites
chronologiques sont celles de la période contemporaine, XIXe-XXe siècles mais n’excluent pas les
regards porté sur l’histoire des mondes très contemporains (XXIe siècle) ni, a contrario, les études
consacrées plus classiquement aux périodes antiques, médiévales et modernes dans la mesure où les
travaux proposés permettent de prolonger la réflexion dans les perspectives de la longue durée et/ou
de l’histoire comparée.
Les communications qui pourront développer des études de cas comme des approches plus
générales, s’inscriront dans les axes suivants :
1. Guerre et paix... Le sport comme mode de gouvernance internationale.
Dès la fin du premier conflit mondial, le sport prend une place importante dans la gestion des
lendemains de guerre voire dans la régulation des conflits. La participation aux grandes
compétitions internationales devient un enjeu stratégique soumis à conditions. Les vaincus de la
Grande guerre comme l'Allemagne sont exclus de la scène sportive pendant que les vainqueurs
célèbrent ensemble leur victoire au cour des Jeux interalliés. Plus généralement le sport devient une
« arme » entre les mains de la « communauté internationale » naissante alors que le boycott permet
aux nations de peser dans un sens ou un autre sur les tensions du monde. Comment le sport se
superpose-t-il à la guerre ? Comment participe-t-il à générer de nouveaux modes de gouvernance
internationale ? Avec quels résultats ?
Le conflit latent entre les deux blocs Est et Ouest a largement participé à amplifier l'importance du
sport dans les rapports de force internationaux et les enjeux géopolitiques. Au cours de la guerre
froide, des années 1940 aux années 1980, la scène sportive est devenue le lieu d'affrontements plus
feutrés par champions interposés. Ce phénomène pourra être approché sous divers angles :
compétitions, champions, modèles idéologiques, propagande, systèmes politiques, boycotts, etc.
Enfin, les communications s'intéresseront également à l'histoire du sport au service de la paix. Il
s'agira en particulier d'éclairer le rôle des ONG dans l'organisation et la gestion des projets de paix
à caractère sportif et/ou dans l'utilisation du sport à des fins de restauration des liens interculturels
entre nations. Dans cette perspective, pourront également être examinés les rôles et missions du
Conseil de l'Europe, de l'ONU, de l'UNESCO et d'un certain nombre d'institutions internationales
comme le CIO, la FIFA, etc.
2. Le sport comme prolongement de la guerre / la guerre comme prolongement du sport.
Le sport constitue-t-il une figure euphémisée de la guerre ? Est-il la guerre poursuivie par d'autres
moyens ? Constitue-t-il l'indice d'une forme de pacification des moeurs telle que l'envisageait N.
Elias ou bien faut-il, comme le montre l'histoire très contemporaine, chercher aussi à comprendre
comment le sport est susceptible de participer à la dynamique des guerres en offrant des structures,
des formes d'organisation sociale, des méthodes, des discours et des valeurs susceptibles de
constituer autant d'outils et de supports intégrés à la préparation ou au déroulement des
affrontements ainsi qu'aux formes de propagandes attachées aux conflits ?
Le sport représente également pour le pouvoir et pour tout groupe de pression un instrument de
première importance. De quelle manière les Etats en guerre et/ou les groupes combattants
(opposants, résistants, rebelles, terroristes, etc.) ont-ils pu mobiliser les ressources du sport pour
servir aux formes d'expression, d'identité, d'affichage, de revendication, etc. On s'intéressera
notamment ici aux modes d'instrumentalisation du sport dans, par, autour de la guerre dans des
perspectives culturelles, politiques et idéologiques.
3. Le sport, le monde militaire et la guerre.
Si le thème des origines militaires de l'éducation physique a été traité, peu de travaux se sont
intéressés au développement du sport dans les armées, qu'il s'agisse de formes ponctuelles,
conjoncturelles, de rencontres sportives liées aux conflits ou plus généralement de la structuration et
des formes d'institutionnalisation du « sport militaire ».
Il s'agira ici de questionner les liens qui unissent le sport et l’armée dans les diverses armes (Terre,
Marine, Air…), d'en étudier les pratiques, les structures, les orientations et, éventuellement, les liens
avec le monde civil.
4. Le sport « dans » la guerre.
Les pratiques sportives investissent de nombreux temps et espaces du conflit. La guerre participe à
l'acculturation sportive des combattants (brassages de population, camps de prisonniers…), elle est
le lieu de circulation et d'appropriation de biens culturels, de diffusion de modèles. Qu'il s'agisse du
front, de l'arrière, des activités pratiquées en captivité, des occasions de fraternisation. Sous quelles
formes et avec quelles intensités se développent les pratiques sportives à la guerre ? Quelles
représentations du sport émergent dans le creuset des conflits ?
Les communications interrogeront également la transformation du mouvement sportif et de ses
institutions dans la guerre. A titre d'exemple, pourront être examinées la position et les
transformations du tissu associatif, des fédérations, des clubs, des patronages, des associations, des
mouvements de jeunesse, etc.
5. Sportifs et sportives dans la guerre
Si le destin tragique de Jean Bouin, victime du premier conflit mondial, est bien connu, bien
d'autres sportifs ont payé de leur vie leur engagement dans les affrontements des deux derniers
siècles. D'autres encore en sont sortis blessés, mutilés ou simplement traumatisés. On s'intéressera
ici au destin des sportifs dans la guerre, aux trajectoires de ces acteurs singuliers, à l'image et aux
rôles des hommes et des femmes de sport dans la guerre.
La question du genre, de la construction des masculinités et des féminités au sein du sport et de la
guerre pourra constituer un angle d'approche particulièrement intéressant. Dans quelle mesure le
sport constitue-t-il un espace de négociation des identités sexuées, de renforcement des stéréotypes
et/ou au contraire de relative souplesse au coeur et/ou autour du conflit? Comment la guerre et le
sport dans la guerre participent-ils aux transformations et aux formes de ré-arrangements dans
l'ordre du genre ?
Contact :
Pr. Luc Robène
Université Rennes 2 – Campus La Harpe – UFR APS
Av. Charles Tillon
CS 24414
35044 Rennes
France
luc.robene@univ-rennes2.fr

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