Castration chimique
DEBAT SUR LA RECIDIVE
NOUVELOBS.COM | 01.10.2009 | 19:15
Réagissant
au meurtre d'une joggeuse de Milly-la-Forêt, le porte-parole de l'UMP,
Frédéric Lefebvre, a relancé le débat sur l'utilisation de la
castration chimique comme traitement médical contre la récidive des
délinquants sexuels. Voici les principaux éléments de définition d'un
traitement interdit en France.
La castration chimique est un traitement médical
par ingestion de médicaments, qui permet de bloquer le fonctionnement
des organes sexuels en abaissant le taux de testostérone. C'est un
traitement coûteux, pratiqué dans plusieurs pays pour lutter contre la
récidive des délinquants sexuels, après l'échec des
méthodes psychothérapeutiques et pharmacologiques classiques. Les
médicaments les plus utilisés sont la cyprotérone et la leuproréline,
des antiandrogènes qui agissent sur les hormones et qui sont
actuellement indiqués dans le traitement du cancer de la prostate. Il
s'agit d'un traitement volontaire, qui malgré le terme de castration
chimique n'est pas irréversible, l'effet d'inhibition s'annulant en fin
de traitement. L'efficacité du procédé repose donc sur un suivi au long
cours.
- En France: la castration chimique est strictement interdite par la loi. En 2007, à la suite de l'affaire du petit Enis, abusé par le pédophile Francis Evrard, Nicolas Sarkozy avait évoqué la castration chimique en annonçant l'ouverture d'un hôpital fermé pour les personnes coupables d'agressions sexuelles.
Les récidivistes qui "accepteront d'être soignés pourront avoir des
permissions, et sortir de cet hôpital fermé, mais le feront en portant
un bracelet électronique, en suivant un traitement hormonal,
appelez-le 'castration chimique'" avait déclaré le président de la
république. Le député UMP de Paris, Bernard Debré, avait alors déposé
une proposition de loi sur la castration chimique, qui n'avait pas été
adoptée en assemblée. Auparavant, l'ancien Garde des Sceaux, Dominique
Perben, avait annoncé en 2005 le lancement d'une étude sur la
castration chimique, testée sur 48 patients volontaires. Conformément à
la loi Huriet qui interdit toute recherche sur les personnes
incarcérées, les volontaires n'étaient pas des détenus, mais des
personnes libérées après avoir purgé une partie de leur peine, et
assujetties à un suivi socio-judiciaire avec adjonction de soins.
- Dans le monde: la castration chimique est autorisée aux Etats-Unis
(Louisiane, Texas, Floride, Californie) depuis 1996, en Allemagne
depuis 1969, au Danemark depuis 1989, en Belgique depuis 2003, en
Suède, au Canada, en Norvège et en Pologne.
(Nouvelobs.com)