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8 octobre 2007

Le baiser d'Isabelle

"Le baiser d'Isabelle" ou l'"odyssée" de la première greffe du visage

03 octobre 08:33 - LILLE (AFP) - L'écrivain Noëlle Châtelet livre dans "Le baiser d'Isabelle" le récit haletant de la première greffe mondiale du visage, en plongeant le lecteur au coeur de l'équipe médicale qui a opéré Isabelle Dinoire, et en révélant un témoignage inédit de cette dernière.

 Le baiser d'Isabelle  ou l' odyssée  de la première greffe du visage

Portraits d'Isabelle Dinoire, datés de février 2006 (G) et de novembre 2006

AFP/Archives - Denis Charlet

L'ouvrage, à paraître jeudi aux éditions du Seuil, retrace neuf mois d'une aventure tant scientifique qu'humaine, en alternant narration et confidences de la patiente, qui s'était jusqu'ici peu exprimée.

Construit comme "une odyssée moderne", "Le baiser d'Isabelle" suit cette dernière de son arrivée le 30 mai 2005 à l'hôpital d'Amiens, où elle est admise après avoir été défigurée par son chien, à la conférence de presse organisée le 6 février 2006, devant les caméras du monde entier, après l'opération le 27 novembre 2005.

Page après page, on découvre le cheminement psychologique d'Isabelle, de son désespoir à sa reconstruction.

Après l'accident, "je ne voulais pas qu'on me regarde! (...) Mon visage, c'était un visage de monstre", car l'os du nez, apparent, "me faisait penser à un squelette. A la mort", souligne-t-elle.

Alors qu'elle pensait que c'était "fini", "irréparable", les chirurgiens lui proposent une greffe du triangle nez-lèvres-menton, une première mondiale jugée possible car la "morsure (est) particulièrement nette".

 Le baiser d'Isabelle  ou l' odyssée  de la première greffe du visage

L'écrivaine Noelle Chatelet, le 17 mai 2005 à Paris

AFP/Archives - Mehdi Fedouach

Après plusieurs obstacles et une longue attente source d'anxiété, le 26 novembre 2005, la bonne nouvelle arrive enfin : des parents ont accepté "l'impensable", donner "le visage" de leur fille.

Quand Isabelle découvre son nouveau visage après l'opération, "ses yeux disent +merci+". "Jamais je n'oublierai ce moment. Quelque part c'était revivre", confie-t-elle.

Débute alors le travail d'appropriation. "Le plus dur à accepter, c'était (d') avoir l'intérieur de la bouche de quelqu'un d'autre", "c'était atroce", dit Isabelle, qui évoque aussi son étonnement quand elle s'est découvert plus tard un poil au menton, elle qui n'en avait jamais eu.

Noëlle Châtelet a rencontré pendant quatre mois Isabelle Dinoire, des entretiens d'où sont nées "une amitié et une confiance très grandes".

L'auteur a été frappée "par son courage exceptionnel", son "opiniâtreté qui a encouragé" l'équipe. De cette épreuve - notamment du regard d'autrui dont elle se protégeait en portant un masque - Isabelle est sortie "plus forte", a déclaré à l'AFP Noëlle Châtelet.

Alors qu'elle lui avait envoyé le livre, "assez tremblante", Isabelle Dinoire l'a "remerciée" de cet ouvrage "magnifique".

Le livre, rédigé également d'après les témoignages des 45 membres de l'équipe médicale, donne le sentiment que l'auteur a vécu jour après jour l'aventure.

L'"exploit médical" sera considéré achevé quand Isabelle pourra embrasser. "Chaque jour, elle s'exerce, confie Noëlle Châtelet, ajoutant, "ce baiser, elle est tout près de le faire".

("Le baiser d'Isabelle", éditions du Seuil, 318 pages, 18 euros)

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