Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Leblogducorps
Leblogducorps
Publicité
Archives
29 juillet 2007

Commerce des corps

2007-04-12

Union Européenne

Commerce du corps humain : la résistance ne plie pas, ne rompt pas

C'est l'opinion du député européen Miroslav Mikolasik auteur d'un rapport sur les thérapies innovantes adopté par la commission juridique du Parlement européen mais altéré par sa commission environnement. Fort de ces convictions éthiques, ce député vient de refuser un accord avec le Conseil des ministres et la Commission Européenne: à la session plénière d'avril du Parlement de trancher et même de se préparer pour une future deuxième lecture.

« C'est absolument inacceptable de mépriser l'avis de la commission parlementaire juridique, une commission clé en matière d'éthique des nouvelles technologies au Parlement européen ». Pour Miroslav Mikolasik (Parti populaire européen, PPE), la dignité du corps humain, et par là, le refus de le commercialiser comme l'interdiction de mise sur le marché de chimères, d'hybrides obtenus à partir de mélanges de gènes humains et animaux, ne sont pas négociables. Ce député a ainsi rompu des négociations avec le Conseil des ministres et la Commission européenne menées pour éviter une seconde lecture et s'entendre sur un texte de consensus avant même la première lecture.

Ces négociations illustrent bien la tension qui existe sur ce projet de règlement visant à harmoniser le commerce des thérapies innovantes, ces technologies qui promettent d'utiliser les progrès de la recherche génétique pour tenter de soigner des maladies jusque là jugées incurables. Déjà, d'un côté, les membres de la commission parlementaire de l'environnement avaient, lors de travaux préliminaires, rejeté l'interdiction de la commercialisation du corps humain, des produits modifiants la ligne germinale humaine (le matériel génétique de chaque individu) et des médicaments dérivés d'hybrides ou de chimères humains-animaux. Animée en cela par certains députés socialistes et libéraux, cette commission parlementaire, s'opposait à la commission parlementaire juridique et notamment à la député écologiste allemande Hiltrud Breyer.

« Je suis très déçu et déplore le retard auquel nous devons faire face maintenant. Cela aura des conséquences regrettables sur les patients en attente de traitement. Mais je ne peux accepter le mépris de la compétence d'une commission parlementaire les plus importantes ». En clair, pour Miroslav Mikolasik, l' eau apportée au moulin du refus des amendements bioéthiques par le Conseil et la Commission n'est pas acceptable : face à la commission parlementaire de l'environnement, à la Commission Européenne, et au Conseil des ministres, le député en appelle à l'ensemble des députés européens. En bref, il appelle, les députés à jouer leur rôle, celui de perfectionneurs des textes législatifs.

Visiblement, sa demande commence à être entendue. Un groupe comptant à ce jour plus de cinquante députés a déposé à nouveau des amendements bioéthiques. Emmenés par Carlo Casini et Anna Záborská ainsi que Giuseppe Gargani, Margrete Auken, Hiltrud Breyer, Philippe Morillon, Kathy Sinnott, Sylvia Kaufmann et Brian Crowley, ces députés dépassent tous les clivages politiques et montrent bien que la question de la dignité du cops humain et des thérapies innovantes est un problème de société, pas d'étiquette politique. Ces amendements définissent la notion de chimères, d'hybrides, interdisent le commerce du corps humain, prohibent les produits modifiant la ligne génétique humaine, interdisent les produits qui seraient issus d'hybrides hommes/animaux et autres chimères.

Ils rappellent aussi le principe du don gratuit d'organe. Dans "Communauté européenne", n'y a-t-il pas aussi le mot "Communauté" ?

Pas de commerce du corps humain, pas de mise sur le marché des hybrides mi hommes mi animaux !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité