Philosophies de l’individualité XIXème-XXème siècles

Centre d’études du vivant / Centre Georges Canguilhem

Journée d’études

« Philosophies de l’individualité XIXème-XXème siècles »

Vendredi 6 avril 2007

Co-organisée par Emmanuel Halais et Céline Lefève

Salle J3 - patio entre les tours 14-25
Campus Jussieu
2 place Jussieu - Paris 5e
Métro : Jussieu

Les discours politiques et éthiques sont aujourd’hui riches de références à la personne, au sujet et à l’individu. Ces termes renvoient à l’émergence, qui s’est affirmée avec les Lumières, d’une figure humaine rationnelle et maîtresse de son destin, ayant à la fois le désir, les capacités, voire l’obligation de s’autodéterminer en toutes choses.

La notion d’individu procède tout à la fois de la fiction rationaliste et volontariste d’un sujet transparent à lui-même et de la fiction empiriste et naturaliste d’une monade originellement isolée et indépendante des autres. L’archéologie philosophique foucaldienne a montré que l’individu résultait en réalité du mouvement historique d’individualisation et de normalisation morale, sociale et politique qui caractérise la modernité.

Doit-on néanmoins rejeter entièrement cette notion ? La construction philosophique de l’individu, comme la majorité des théorisations, se caractérise par l’ambiguïté vis-à-vis du phénomène dont elle cherche à rendre compte. Même s’il paraît naïf, comme le remarque Cora Diamond à la suite de Wittgenstein, dans L’Esprit Réaliste, de chercher à isoler ce dont il y a mythologie comme un donné indépendant, on peut néanmoins, ne serait-ce qu’à travers le miroir déformant des théories philosophiques, essayer de rendre compte de ce que la théorisation a cherché à neutraliser. Par là-même on peut, peut-être, avoir un accès à ce qui résiste tant à la théorie de la connaissance qu’à la théorie morale.

Ne faut-il pas distinguer les notions d’individu et d’individualité ? Peut-on en effet penser la vie humaine et, en particulier, la vie psychologique et morale sans référence à l’individualité, à une dynamique de l’individuation dans laquelle s’enracinerait la construction subjective ? Ne trouve-t-on pas dans l’individualité les ressources de l’invention et la réalisation de soi mais aussi celles des relations morales ? Est-il dès lors possible de formuler une philosophie de l’individualité qui, loin de s’y confondre, s’oppose aux philosophies traditionnelles du sujet et à la philosophie individualiste, qui critique les effets objectivants et normalisants de l’individualisation et qui, enfin, tente de penser l’articulation entre l’individualité biologique et psychologique et la subjectivité morale et politique ?

C’est aux sources diverses des philosophies anglaise (Bradley, Moore, Murdoch) et de celle de Wittgenstein ; et française (Biran, Bergson, Canguilhem, Simondon, Foucault) des XIXème et XXème siècles que nous nous proposons, lors de cette journée, de rechercher les jalons critiques d’une réhabilitation de l’individualité.

Programme de la journée

9h30 : Introduction

9h45 : Céline Lefève (Paris 7, Département Histoire et Philosophie des Sciences, UFR Biologie et Sciences de la nature) : « Questions et difficultés autour de la question de l’individualité chez Canguilhem »

10h30 : Discussion

10h45 : François Villa (Paris 7, UFR Sciences humaines cliniques) : « La notion de caractère chez Freud »

11h30 : Discussion

11h45 : Emmanuel Halais (Paris 7, Département HPS) : « Individualité et valeur »

12h30 : Déjeuner

14h : Olivier Doron (Paris 7, Département HPS) : « Individu et lignée au XIXème siècle »

14h45 : Discussion

15 h : Eric Hamraoui (CNAM, Laboratoire de psychologie du travail) : « Le sujet et son double: nouveau mode de dé-subjectivation dans le travail »

15h45 : Discussion

16h : Vincent Bontems (CEA) : « L'individuation psycho-sociale selon Simondon : le sujet transindividuel »

16h45 : Discussion générale et conclusion

Comments

[lupu]

Je ne pourrai malheureusement pas etre la vendredi mais le theme de cette journee m'interesse au plus au point pour un projet de these. J'ai envoye un message a Mme Lefeve...l'a-t-elle recu?
Cordialement,
Claude Lupu