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10 mars 2007

Le corps figuré

Les figurations du corps

Représentations modernes et contemporaines dans l'art du XXe siècle

Gilles Barbier
Les représentations du corps dans l'art occidental du XXe siècle – du corps le plus réaliste, le plus baroque au plus abstrait, voire au plus conceptuel – portent la modernité à ses limites, c'est-à-dire celles de l'autonomie de la sphère artistique dans la société industrielle et ce qui contredit cette position : l'engagement de l'artiste dans les conflits sociaux et internationaux les plus atroces, le regard qu'il suscite de la part du spectateur qui devient un participant de l'œuvre.

De Picasso à Duchamp, jusqu'aux successeurs de Warhol, la figure de l'artiste est pour ainsi dire « débordée » par la relation accélérée au monde des regardeurs et par le processus créatif dans toutes ses manifestations. Le musée joue un rôle non négligeable dans l'élaboration d'une représentation universelle du grand corps archétypal de l'art, travaillé par tous les objets qu'elle ne cesse de produire.

Représentations du corps dans la modernité, images et actions


Tout au long du siècle, d'une image à la symbolique plus ou moins visible, de l'icône fustigée par des formes non occidentales enfin reconnues comme artistiques (le primitivisme et tous les collages, assemblages pratiqués), le corps représenté est orienté vers une matérialité appuyée à l'épreuve des actions les plus ritualisées (Beuys), des performances, dont la photographie et le film gardent la trace, mais pas seulement : la photographie, la vidéo (du corps en action, de Pollock aux Actionnistes viennois) font souvent partie de l'œuvre. Fluxus a montré comment un art « total » pouvait rester subversif et Robert Smithson, qui arpente Spiral Jetty (1970) (www.robertsmithson.com/), qualifie la photographie de sculpture mentale.

L'héritage des maîtres, ruptures décisives au XXe siècle


La représentation du corps porte l'héritage des avatars de la mimesis, et des libérations faites par Cézanne, Rodin, Matisse, Picasso, Dubuffet, les grands maîtres qui ont ouvert le champ artistique aux expérimentations dont le corps reste souvent la mesure représentée ou sous-jacente, néanmoins libérée des codes et des systèmes. La couleur, la ligne, l'espace ont atteint leur plénitude.

Le XXe siècle produit des représentations mixtes, hybrides, où se jouent illusionnisme et matérialité, du projet dessiné à l'installation qui rassemble la question de l'in situ, de l'éphémère et des passages possibles d'un lieu à l'autre, dans des pratiques élargies. Ainsi Richard Long (www.richardlong.org/) inscrit-il les déplacements de son corps à l'échelle du monde.

La figuration du corps existe toujours, dans des formes artistiques qui se déplacent vers les marges pour revenir au centre (comment faire œuvre ?) en utilisant toutes les références, en parodiant si nécessaire, en recyclant, en détournant les grands médiums, bref en étant encore postmoderne (Lyotard) et critique.

Le corps aux limites de la représentation : la force du réel


La figuration du corps pose la question des limites de l'art, des frontières et des territoires, des socles et des cadres, du pouvoir des images et des actions ; et aussi de la persistance de la figure, du visage (portrait et autoportrait) comme des interrogations sur la relation à l'humain, à l'intime, dans l'épuisement constaté des classifications, des grilles, à l'ère des réseaux. La figuration du corps pose encore la question d'un rapport toujours plus complexe au réel, entrepris, analysé, traversé et retraversé, synthétisé, cloné par les nouvelles technologies (Fabrice Hybert, Gilles Barbier ou Gilbert & George).

Intérieur et extérieur, surface et transparence, profondeur, sensations définissent les relations qu’art et sciences ont entreprises toujours plus intensément au XXe siècle. La représentation du corps participe bien du désir et de la volonté de connaissance, du plaisir et de la séduction des images.

La confrontation des différentes représentations du corps dans l'art du XXe siècle doit être pratiquée avec prudence, méthode, en évitant les pièges du voyeurisme, des stéréotypes, en prenant soin de comparer œuvres et commentaires, en prenant du recul, face aux défis de l'horreur individuelle et collective. L'œuvre, la pièce, les supports et les images artistiques restent indissociables des contextes de leur élaboration et de leur reconnaissance.

Hélène Sirven

Trois approches contemporaines


Michel Huelin (www.huelin.ch/)

Sur le site personnel de l'artiste genevois Michel Huelin sont présentés les deux pôles de son travail

en peinture et vidéo. Dans ses dernières réalisations, le corps est absent et pourtant elles dévoilent la

vie très intime et vibrante de nos cellules organiques.


Vincent Corpet (www.artcomnews.com/)

Le site artcomnews présente Vincent Corpet et son travail sur le corps et la peinture en « analogie »,

c'est-à-dire selon un système de transformations des motifs, plus ou moins complexes : par exemple,

les portraits analogiques où le modèle définit l'iconographie et les enchainements des analogies

formelles qui en découlent.


Gilles Barbier (www.creativtv.net.com/)

Sur le site creativtv, un entretien (vidéo) avec Gilles Barbier dans son atelier éclaire les positions

de cet artiste qui réalise des clones comme autant de fictions questionnant le réel.



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