Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Leblogducorps
Leblogducorps
Publicité
Archives
16 février 2007

Corps et politique

http://www.lsp.umontreal.ca

APPEL DE CONTRIBUTIONS

NUMÉRO 59 - Corps et politique – Printemps 2008

Que le monde social célèbre certains usages du corps comme voie d’accès au bien-être, ou qu’il en

critique d’autres comme autant d’abus ou de dérives corporelles, que la place du corps dans les

sociétés contemporaines soit portée aux nues comme signe de la civilisation ou qu’elle soit vilipendée

comme marqueur de l’individualisme ou de l’égoïsme, force est de constater l’exacerbation des

discours sur le corps et la reconfiguration des liens entre corps et société. Enjeu moral, enjeu social, le

corps est aussi un enjeu politique. On sait en effet, au moins depuis les travaux de Michel Foucault,

qu’il ne s’agit pas d’opposer l’espace des corps — comme règne de l’individuel, de l’intime ou du

privé — à l’espace collectif, officiel, et public, du lien social ou du politique. Bien au contraire, le corps

apparaît aujourd’hui comme un objet social et politique, et c’est ce que ce numéro de Lien Social et

Politiques souhaite interroger.

Deux axes sont proposés

:

(1) Le corps comme enjeu explicite ou implicite des politiques publiques

Le corps peut tout d’abord constituer un objet explicite pour des politiques qui le ciblent, comme dans

le cas des législations en matière de contraception, de harcèlement sexuel, de handicap, de bioéthique

ou de santé publique. Un intérêt particulier peut être accordé aux politiques de prévention et à leur

volonté de régulation ex ante des destins corporels (par exemple en ce qui concerne l’obésité ou le

tabagisme), et notamment aux nombreuses initiatives menées dans l’espace scolaire pour promouvoir

certains usages “ sains ” du corps aux détriments d’autres. Le corps peut également être le levier

d’action d’un certain nombre de politiques qui, pour ne pas constituer explicitement des politiques

corporelles, ne s’en exercent pas moins sur, et par les corps. Des politiques de sécurité aux politiques

d’éducation, de la parité à la discrimination positive, de la question du voile à l’école à celles de la

prostitution, de la défense des droits de l’enfant, ou de la maltraitance, il pourrait s’agir de montrer en

quoi ces politiques utilisent, régulent et gouvernent les corps, et ce faisant engagent des gestions

publiques de leur diversité sociale.

(2) Le corps comme objet de régulations et de normes

Enfin, la “ politique des corps ” (body politics) ne se limite pas aux politiques dont il est l’objet ou qui

en font usage (body policies). La tâche revient alors aux sciences sociales de retracer les dispositifs

diffus et éclatés de cette politique des corps et de mettre en lumière le rôle particulier de régulation

joué par certains acteurs (au premier rang les médecins, mais on peut également penser aux

professionnels du psychisme, des médias, aux scientifiques, aux travailleurs sociaux…) dont le lien

avec l’État est parfois plus qu’indirect. Dès lors, il s’agit d’identifier les dimensions culturelles et

identitaires associées à cette médiation par le corps dans les liens sociaux. Un tel élargissement des

politiques aux normes corporelles et à la réflexion éthique pourrait permettre d’observer les

phénomènes, parfois ambivalents, de valorisation ou de stigmatisation qui s’attachent à certains types

de corps ou à certains usages qui en sont faits. Par quels processus sociaux et politiques les corps

sont-ils définis comme déviants ou normaux ? Comment s’élaborent ensuite les réactions sociales et

politiques aux déviances ainsi identifiées (corps handicapés, souffrants, corps vieillissants, corps

étrangers, corps obèses…), la neutralisation ou l’exclusion des corps hors-normes, mais aussi, dans

certains cas, la célébration ou la revendication de leurs écarts à la norme et de leur différence ?

Les articles proposés doivent s’inscrire dans l’un ou l’autre de ces axes et, autant que faire se peut, à

mettre au centre de leur propos une réflexion sur corps, lien social et politique(s).

Les propositions d’articles doivent être adressées à :

Muriel Darmon

Université de Lyon

muriel.darmon@univ-lyon2.fr

Roch Hurtubise

Université de Sherbrooke

roch.hurtubise@usherbrooke.ca

ou

Anne Quéniart

Université du Québec à Montréal

queniart.anne@uqam.ca

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité