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1 octobre 2006

Saints et rituels 19-21 oct. 06 Nanterre

Figures et substituts des saints.
Manipulation d'objets et pratiques rituelles
Les 19, 20 et 21 octobre 2006
Organisé par
le Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (UMR 7535) Nanterre
& le Centre d'anthropologie (UMR 8555) Toulouse

Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie (MAE)
Université Paris X
21, allée de l'université
92023 – Nanterre cedex

Présentation

La relation avec les saints passe souvent par l'intermédiaire d'objets rituels. Ceux-ci sont de différentes natures : des reliques, des traces dans le paysage ou des traces écrites, des tombes, des icônes, des images ou même des êtres humains qui portent les stigmates de leur saint. Ces objets peuvent être plus ou moins élaborés( ex. les reliquaires) ; sont construits par des mains humaines (ex. les tombes) ou considérés comme des émanations divines( ex. les icônes ou certaines images saintes). Ils donnent lieu à des processus d'appropriation par les particuliers ou des communautés et surtout sont utilisés pour rendre présent ces personnages dans certaines circonstances cérémonielles. Etant à la place du saint, les substituts peuvent devenir  eux mêmes le centre du culte. Dans ce contexte, l'action rituelle, notamment celle des officiants,  se propose d'établir par l'intermédiaire de ces objets, une relation entre le saint et les dévots  qui le sollicitent et de transformer ces derniers grâce à la « force divine », du premier. Mais dans tous les cas de figures, un processus rituel crée en quelque sorte une chaîne de continuité et de discontinuité entre des êtres  humains et les êtres surhumains ou non humains, entre les vivants   et les morts etc. 

La question des objets rituels de la sainteté nous renvoie pour comparaison à d'autres types de manifestations à la fois semblables et différents. Il y a tout d'abord le sacrifice dans lequel les victimes sacrificielles son considérées comme  des substituts et où l'on retrouve des chaînes de continuité et de discontinuité entre différentes catégories d'êtres . Mais il est significatif que dans ce cas, la victime est le substitut du sacrifiant et non de l'être puissant qu'est le saint ; elle  disparaît alors que l'objet rituel est  durable et peut être utilisé de manière répétitive. Mais la comparaison ne peut s'arrêter là, n'existe-t-il pas de rituels sacrificiels liés aux saints dans lesquels les offrandes se font à  ou devant les objets représentants les saints ? Est-ce qu'il n'y a pas dans ces circonstances la manipulation de différents objets qui sont mis à la place de différents acteurs présents ou absents et dont il faut s'interroger sur leur statut respectif ? 
Plus largement, la question revient à se demander si la catégorie de saint est bien définie ou bien mérite d'être reconsidérée en mettant en perspective d'autres catégories de morts ou d'êtres « surnaturels »  ou non humains, s'il ne faut pas déplacer le problème de la sainteté à celui du traitement rituel de la sainteté.
Si ce déplacement de perspective s'avère significatif, alors la focalisation de la recherche ne doit-elle pas se centrer sur les différents acteurs, leur position rituelle ( officiants, dévots, disciples etc.) et sur les objets qu'ils utilisent pour fabriquer ou refabriquer les saints ou ces personnages de morts non ordinaires. Cet accent mis sur les processus rituels revient aussi à  s'interroger sur les opérations mises en oeuvre : substitution, identification, équivalence, remplacement, asymétrie, etc. ; sur les représentations auxquelles elles renvoient : métaphore, métonymie, analogie, etc.
Toutes ces opérations se déroulent dans un contexte spatial particulier. Différentes catégories de l'espace sont ici pertinentes:  le monde socialisé, le monde de la marge(forêt, désert, etc.) dans lequel évoluent les êtres infernaux, les esprits mais aussi parfois les saints, le monde cosmologique et enfin l'au-delà du monde. Plutôt que d'être enfermé dans un espace particulier, les saints apparaissent souvent comme ces personnages qui permettent de relier les différents espaces et les différents êtres. Plus encore, ils sont souvent associés aux frontières territoriales et/ou religieuses, qu'ils  marquent de leur présence, de leur autel, qu'ils permettent de transcender par leur action propre,  ou par celle de leurs disciples ou de leurs dévots. Là encore, le traitement rituel de la sainteté nécessite l'analyse de ces lieux frontières, ces rapports entre centre et périphérie par l'intermédiaire desquels, les interactions entre ces personnages « exceptionnels » « inspirés » ou « élus » de Dieu et les communautés particulières, se réalisent.
Autrement dit , la question de la sainteté devient ici celle des processus  de manipulation des objets et de transformation rituelle d'un ensemble de relations entre différentes catégories d'acteurs ou de personnages autour de celui que l'on nomme le saint.
Aussi, il nous semble que c'est par la comparaison de  différents exemples ethnographiques choisis dans le monde chrétien, le monde musulman ou d'autres mondes présentant des phénomènes analogues que l'on pourra aussi répondre à nos interrogations.

Programme

JEUDI 19 OCTOBRE 2006

SALLE DU CONSEIL, 4è ETAGE DE LA MAE

Substitut et médiation

9 h 30. Raymond Jamous : Faire des substituts ou comment fabrique t-on des saints ?


10 h 30. Marlène Albert-Llorca : Les « vraies images » et leurs copies.

11 h 30. Jean-Pierre Albert : Substituts et médiation dans le culte des saints. Les symboles de la médiation elle-même.



La Vierge et ses métamorphoses

14 h. Antoinette Molinié : Figures et substituts d'une Vierge souveraine (Andalousie).


15 h. Michèle Baussant : Sainte, synecdoque, relique ou trace : la statue de la Vierge de Santa Cruz d'Oran.

16 h. Emma Aubin Boltanski : Notre-Dame de Béchouate : une statue au centre d'un pèlerinage interconfessionnel au Liban.





VENDREDI 20 OCTOBRE 2006

SALLE F308, 3 è ETAGE DE LA MAE


Quand les dévots manipulent les saints

9 h 30. Miguel Ángel Rodríguez : Les métamorphoses de la Vierge. Processus de transformation des objets sacrés à Milpa Alta (Mexico).


10 h 30. Patrizia Ciambelli et Claudine Vassas : La boîte en os. Le théâtre des morts dans les cryptes napolitaines.

11 h 30. Valérie Robin : « Saint Louis part en guerre ». La violence politique au Pérou, entre apparitions miraculeuses et formes alternatives de résistance.

14 h. Maria Couroucli : Saint Georges, saint des frontières.

15 h. : Frédérique Fogel : Ces sheikh-s disparus. Des saints musulmans nubiens en migration.

16 h. Isabelle Rivoal : Revivre la mort du saint. Quand les femmes druzes visionnent les vidéos des funérailles des shaykhs.



SAMEDI 21 OCTOBRE 2006

SALLE F308, 3 è ETAGE DE LA MAE

Le monde de l'invisible, les apparitions.

10 h. Anna Poujeau : Le monastère de Sainte Thècle à Maaloula (Syrie). Entre apparitions, songes, voix et miracles, comment les religieuses font-elles parler et exister la sainte au monastère.


11 h. Céline Aufauvre : Les mises en forme de l'invisible. Le cas de la possession et de sa conjuration dans le Sud marocain.

12 h. Claire Cécile Mitatre : Ces saints qui ne viennent pas de loin. La sanctification des morts par trahison dans le Sud marocain.


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