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13 septembre 2006

Normes et contre normes : dés/humanisation des femmes et sexualités CEDREF/ParisVII Juin 07

Normes et contre normes : dés/humanisation des femmes et sexualités

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Colloque international CEDREF (Centre d'enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes)

                                   Équipe « Genre, sciences et sociétés »

                                                                                                    

Juin 2007

Université Paris VII Jussieu

            

Comité scientifique : Françoise Barret-Ducrocq (CEDREF Paris VII), Michel Bozon (INED), Line Chamberland (UQAM Québec, Montréal), Elsa Dorlin (à confirmer), Jules Falquet (CEDREF Paris VII), Eric Fassin (ENS à confirmer), Dominique Fougeyrollas (IRISES-CNRS-Paris Dauphine), Marie-Elisabeth Handman (LAS/EHESS Paris), Colette Guillaumin (CNRS à confirmer), Maryse Jaspard (IDUP/Ined), Nicole-Claude Mathieu (LAS/EHESS Paris), Ismenia Martins (Universidade Federal université de Rio Brésil), Claire Michard (linguiste), Gail Pheterson (Université de Picardie à confirmer), Hélène Rouch (CEDREF Paris VII),, Catherine Tourette Turgis (Département de pyschologie, Université de Rouen).

Comité d’organisation : Natacha Chetcuti (CEDREF/LAS-EHESS), Florence Binard (ICT/CEDREF Paris VII).

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Les recherches féministes en sciences humaines, menées depuis le début des années 1970, ont montré les logiques politiques sous-jacentes aux systèmes sociaux qui refusent aux femmes un plein statut humain. La sexualité (réelle ou supposée) des femmes a souvent été utilisée dans ce but. Aujourd’hui, il est temps de nous pencher sur les pratiques sexuelles considérées comme stigmatisantes pour les femmes et leurs enjeux, afin de saisir les effets produits par des groupes minorisés et des pratiques de marge sur la définition de la norme dans le domaine des sexualités.

Les différentes époques de la construction de la sexualité, de l’Antiquité jusqu’à nos jours, ont sans cesse stigmatisé les femmes qui échappent au contrôle de l’idéologie dominante. Celles-ci se sont ainsi vues affubler de la figure de l’étrange, sous formes diverses : images de bestialité, de sorcières, de gorgones, de viragos, d’amazones, de harpies, de vieilles filles, de « putes », etc. Ces exemples qui parsèment l’histoire sont toujours vivants dans les imaginaires sexuels. Les femmes en tant que catégorie au sein d’un système de différenciation des genres sont toujours menacées par un processus de dés-humanisation. Par exemple, dans l’iconographie des XIXe et XXe siècles européen, les femmes stigmatisées comme « fatales », et les femmes non-européennes, sont construites comme objets d’érotisation. Représentées dans des mises en scène proches de la bestialité, elles étaient censées illustrer une sexualité exotique hors des limites de la « civilisation ». À la même époque, Cesare Lombroso développe à propos de la prostitution la thèse selon laquelle les prostituées auraient une nature démoniaque qu’on pourrait constater d’après des mesures de leur crâne (La femme criminelle et la prostituée, 1885). De manière plus contemporaine, les femmes aux relations hétérosexuelles multiples, celles qui s’élèvent ouvertement contre les hommes qui les maltraitent, les femmes « non-blanches », les lesbiennes visibles, les femmes sans enfant, les prostituées de rue, les femmes hors des canons physiques considérés comme esthétiques, sont généralement présentées comme quelque part « monstrueuses »...  Tous ces procédés s’inscrivent dans une mise à l’écart de l’humanité et/ou dans un processus de dés/humanisation. Ces processus de stigmatisation ont des conséquences dans la construction socio-corporelle des femmes qui s’exposent à des violences physiques et symboliques, parce que considérées comme « moins » humaines ou « dé-naturées ».

Quel est le rôle de l’intériorisation des stigmates pour les femmes ?

Quel est l’effet de ces stigmates sur la production corporelle des femmes ?

Comment ces stigmates fonctionnent-ils comme mode de contrôle social sur les femmes dans l’espace privé et public ?

Ce colloque aura pour objet d’analyser le vécu quotidien et l’existence historique et géographique d’un ensemble de femmes dont les pratiques sexuelles sont ou ont été perçues comme « déviantes », en marge des normes, ainsi que les conséquences de ces pratiques, tant pour les différentes sociétés concernées que pour les femmes et les hommes. L’objectif est de mettre à jour les différentes formes et pratiques de contrôle social à l’égard des femmes et d’analyser les modes de résistance des femmes, qu’ils soient individuels et/ou collectifs. Il s’agira également d’identifier les processus de transformations – fruit de transgressions ou subversions – du rapport sexe/genre, sexualité,  dans les différentes temporalités et géographies et d’examiner comment ces transformations se comportent par rapport aux autres variables sociales  que sont l’âge, les classes sociales, les classes de race, etc.). Ce projet, à visée interdisciplinaire, croisera les différentes approches des sciences humaines : historique, sociologique, civilisationniste, linguistique, biologique, anthropologique, psychanalytique, littéraire, philosophique…

Les journées fonctionneront sur le mode de communications individuelles de 20 minutes, suivies d’un temps de discussion, avec la présence de discutant-es qui animeront les débats. Nous vous invitons à nous faire parvenir vos propositions de communication (un résumé de 300 mots), précédées des informations suivantes : titre de la communication, noms et prénoms, discipline, université, laboratoire de rattachement, adresse courriel et d’un CV rappelant les principales publications et la recherche en cours (une demi-page).

Ce colloque aura lieu en juin 2007 à l’Université de Paris VII (Jussieu) au CEDREF. Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 31 octobre 2006 aux adresses électroniques suivantes (un accusé de réception vous sera retourné) : 

Natacha Chetcuti : natacha2.chetcuti@wanadoo.fr

Florence Binard : florence.binard@eila.jussieu.fr

Nous vous informerons des suites données à votre proposition de communication ainsi que du déroulement des journées durant le mois de décembre 2006.

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