Joseph Wresinsky, la pauvreté au corps à corps par F. WAKS 06

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Joseph Wresinsky, la pauvreté au corps à corps

http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1826283

"Journaliste à la plume précise et élégante, Fabienne Waks signe ici un petit livre très efficace qui nous présente l'histoire, l'esprit et l'engagement de la célèbre association humanitaire française ATD Quart Monde, fondée par le père Joseph Wresinski après sa douloureuse rencontre avec la pauvreté en 1956, dans le camp de miséreux de Noisy-le-Grand, en banlieue parisienne. Cette légendaire figure de l'action contre la pauvreté, disparue en 1988, a laissé derrière elle non seulement une grande association, très active en France et à l'étranger, mais surtout une philosophie de l'engagement assez remarquable. Celle-ci passe dès le début des années 60 par une volonté de rupture spectaculaire avec l'assistanat et la charité chrétienne traditionnelle, par l'autonomisation des personnes et la promotion de l'accès au savoir, par une identification des pauvres à des sujets de l'Histoire à part entière, et surtout par une éthique très exigeante du travail de proximité et de l'investissement personnel.

Le lecteur ne manquera d'ailleurs pas de s'en apercevoir, à ATD Quart, on ne fait pas les choses à moitié, et quand on se bat, on se bat vraiment, sans oublier de réfléchir au sens de son action... C'est en tout cas ce qui ressort très nettement des nombreux témoignages d'"alliés" (curieuse appellation à connotation stratégique désignant les sympathisants actifs de l'association) et de "volontaires" (personnes travaillant pour ATD Quart Monde au statut social singulier : logés par l'association et rémunérés sur une base commune de 500 euros par mois, du moins en France... un pourboire de cadre sup', quoi) qui jalonnent le texte. Précision de taille, ATD Quart Monde, malgré sa création par le virulent père Wresinski, dont le livre dresse en filigrane un tonique portrait, n'est pas une association catholique. Il s'agit surtout d'une association de terrain, aconfessionnelle pour les uns, pluriconfessionnelle pour les autres, où toutes les bonnes volontés sont les bienvenues : ici, la vraie conversion, c'est le combat contre la pauvreté, et rien d'autre...

Malgré un ton parfois un peu apologétique qui peut prêter à sourire, ce petit livre riche et alerte se lit d'un trait et rempli parfaitement le cahier des charges qui devait être le sien au moment de sa rédaction : raconter l'histoire d'un homme, d'une association, d'un projet de civilisation, et l'ancrer dans le présent d'une action. Travail réussi qui nous invite aussi à méditer le bénéfique impact de livres de ce type et de ce format (110 pages très aérées) dans la pensée publique : pas de bla-bla, des idées claires et bien exposées que chacun est en mesure de s'approprier. Un bréviaire ? "