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12 juillet 2006

Mon corps en otage Roland Agret 06

La vie de Roland Agret est extraordinaire à plus d'un titre. Accusé en 1970 d'un double meurtre qu'il n'a pas commis, il est condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Il crie son innocence et mène un combat quotidien contre l'institution judiciaire et pénitentiaire durant 35 ans. Très vite, Roland Agret comprend que pour se faire entendre il doit prendre son corps en otage. Avalant des fourchettes, mutilant son corps, menant la plus longue grève de la faim française (1 an et 28 jours), il finit, sous la pression des médias et de l'opinion publique, par être gracié par le président Giscard d'Estaing après 7 années de détention.

corpsenotage

Mais son combat ne s'arrête pas là, Roland veut être réhabilité. Il s'engage alors dans une lutte sans merci et, alors que seuls deux condamnés (Dreyfus et Devaux) ont obtenu leur réhabilitation, il obtient la révision de son procès. Mais pour y parvenir, Roland doit s'empoisonner puis se couper deux doigts qu'il porte à Robert Badinter, garde des Sceaux. Rejugé en 1985, il sera acquitté. Roland se lance alors à corps perdu dans la défense des victimes d'erreurs judiciaires au travers d'Action Justice. Sans relâche, il rouvre les enquêtes, interpelle les autorités, mène des actions d'éclat pour faire jaillir la vérité. Il participera à 11 acquittements, 3 recours en grâce présidentielle et une révision de procès. Connaissant parfaitement les rouages du monde judiciaire, il est profondément méfiant à l'égard de la justice. La bavure d'Outreau ne l'étonne pas, elle est, selon lui, le reflet des dérives d'un système qui se base sur l'aveu et non sur des preuves. Aujourd'hui, à 63 ans, après une ultime mise en danger (il s'est tiré une balle dans le pied en novembre 2005 pour obtenir des indemnités qu'il n'avait jamais eues), Roland a mis le mot " fin " et tourne la page de ces années volées qui l'ont mobilisé plus de la moitié de sa vie.

Mais avant de refermer ce lourd dossier, il relate à Franck Spengler ses 35 années de combat en insistant sur ses doutes, les heures sombres et les joies qui ont émaillé ces années de lutte. Roland rend aussi un hommage tout particulier à sa femme Marie Jo qui a été de toutes les batailles pour qu'il obtienne enfin justice et réparation.

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