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24 mai 2006

Aphaises IHPST/SESAMES Paris, 10 juin 06

Les aphasies :

Problèmes historiques, problèmes conceptuels

(A l’occasion de la parution de l’Histoire des aphasies : Une anatomie de l’expression, de Denis Forest, Paris, PUF, 2006).

Journée d’études organisée par l’IHPST (CNRS) et le CESAMES (CNRS et INSERM)

Le samedi 10 juin 2006, de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 16h30, à l’université René-Descartes Paris 5, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris : salle des thèses, bâtiment Jacob (5ème étage).

contact: Pierre-Henri

Castel

Pour l’histoire des sciences, la question est importante et difficile : pourquoi les troubles « aphasiques », qui n’étaient jusque là qu’un objet de curiosité, deviennent-ils au 19ème siècle le corrélat d’une enquête systématique qui les nomme, les classe et prétend les expliquer ? Une telle enquête médicale est liée, bien sûr, à la genèse d’une connaissance entièrement inédite du cerveau. Mais en quoi consistait au juste cette connaissance nouvelle, quel en était le contexte non seulement médical, mais aussi anthropologique, linguistique ou philosophique ? Pourquoi et comment la question des aphasies rebondit-elle historiquement loin du champ spécialisé de la neurologie et de l’aphasiologie dans ces disciplines en apparence éloignées ? C’est sans doute que les aphasies suscitent un ensemble d’interrogations récurrentes et d’une portée générale, touchant la démarcation entre neurologie et psychiatrie, entre capacité linguistique spéciale et intelligence générale, les relations entre sciences du langage et sciences de la nature, la possibilité et la pertinence d’un discours naturaliste en anthropologie, et, bien entendu, les relations entre le cerveau et l’esprit.

Aujourd’hui comme hier, donc, se demander de quoi un aphasique se trouve exactement privé exige un retour sur les concepts fondamentaux qui permettent de suggérer des réponses. Si l’on évoque la distinction entre « compétence » et « performance », on doit ainsi se demander quelle conception de la compétence linguistique les aphasies nous invitent à accepter. Si l’on dit qu’un aphasique échoue surtout à « faire » quelque chose (par exemple, à communiquer son intention ou à suivre une règle), alors il faut sans doute revenir sur l’apport de la théorie des actes de langage, et en préciser l’application empirique et clinique. Si l’on parle de pathologie en termes de « dysfonction », alors il faut se demander à quoi l’expression de « fonction » contribue ordinairement, pour en caractériser précisément les défaillances. Enfin, si l’on prend en compte l’étrange profil de tant de troubles aphasiques, il faut chercher si les décompositions analytiques de l’esprit que nous pratiquons spontanément (en capacités linguistiques et non-linguistiques, par exemple) ne sont pas à ce point naïves qu’il faudrait en fin de compte reprendre de zéro la question de savoir ce que sont nos « facultés ».

Avec la participation de Pierre-Henri

Castel

, Denis Forest, Sandra Laugier, Pascale Pradat-Diehl, Claude Rosental, Jérôme Sackur, Olivier Godefroy, Alain Ehrenberg.

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IHPST

UMR 8590 (CNRS/Paris1/ENS)

13 rue du four

75006 Paris

tel : 01 43 54 60 36

fax : 01 43 25 29 48

http://www-ihpst.univ-paris1.fr

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