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11 mai 2006

Corps et genre : apparence, santé, sexualité Genève 21-23 Juin 06

Certificat de formation continue en Etudes genre - Module 6 (21-22-23 juin 2006)

Corps et genre : apparence, santé, sexualité

Mercredi 21 juin

·      Incorporation des rôles sociaux sexués

L’apparence corporelle que nous livrons à autrui est construite par une série de pratiques, qui puisent dans les représentations liées à l’appartenance de genre. Quelles sont les logiques à l’œuvre dans cette ritualisation de la féminité/masculinité ? Comment s’organisent les modalités corporelles de la division des sexes, à l’heure où une relative égalité investit certains domaines ? La présentation s’appuiera sur les exemples des espaces de socialisation de l’enfance parmi les jeunes des grands ensembles HLM, et sur les logiques de l’incorporation de genre dans la pratique de la danse hip-hop.

Intervenante : Sylvia Faure, maître de conférences à l’Université Lumière Lyon 2
                        membre du Groupe de recherche sur la socialisation

·      L’injonction de beauté - Contrôle de soi et logiques commerciales

La pratique et l’autocritique du contrôle de soi s’est déplacée de la sphère de la morale à la sphère du corps. L’attention, l’application que les femmes consacraient autrefois à la couture, à la confection d’un trousseau, sont transférées au devoir de beauté, pour faire de la peau cette surface lisse, tendue et irréprochable, présentée par la publicité. Tentative vouée à l’échec, puisque l’image publicitaire est une image trafiquée. Ce diktat esthétique, qui pèse bien davantage sur les femmes que sur les hommes malgré certaines évolutions récentes, contribue à maintenir les inégalités entre les sexes, les femmes étant fortement incitées à consacrer du temps, de l’énergie et des ressources à ce « devoir de beauté » au détriment d’autres activités.

Intervenante : Anne de Marnhac, auteur et éditrice

·      Sexuation des pratiques sportives et construction sociale de la féminité/masculinité

Si tous les sports sont aujourd’hui en principe accessibles aux deux sexes, la sexuation des pratiques sportives persiste : les femmes et les hommes se distribuent très inégalement selon les disciplines, et toutes et tous n’ont pas accès aux activités physiques. Les sportives de compétition sont contraintes de répondre aux canons traditionnels de la séduction. Par ailleurs, l’ambivalence entre social et biologique est perceptible dans l’obligation du« test de féminité » pour les sportives de haut niveau, alors qu’il n’a jamais été question d’une « test de masculinité ».

Intervenante : Catherine Louveau, sociologue du sport

                        Professeure à l’Université de Paris XI'

·       Genre et sexualité dans la danse contemporaine

La danse moderne, d’Isadora Duncan à Martha Graham, a participé de ce mouvement tendant à donner aux femmes accès à la représentation de l’universel, et a contribué à ce qu’elles soient non plus seulement des interprètes, mais aussi des créatrices. Toutefois, derrière l’illusion du corps neutre et androgyne situé au-delà du dualisme des sexes, la production chorégraphique dominante continue de véhiculer des représentations du féminin/masculin, des sexualités, des relations entre les sexes. Que recouvre le discours actuel sur l’androgynie ? Quelles sont les acceptions du concept de genre énoncées et véhiculées par la chorégraphie actuelle dominante ? En quoi ces conceptions et représentations se relient ou non aux problématiques politiques concernant les rapports sociaux de sexe ?

Intervenante : Hélène Marquié, danseuse, docteure en esthétique, agrégée de biologie

                        chargée de cours au DESS Médiateur/e genres et sexualités à l'Université de Reims


Jeudi 22 juin

·      L’avortement : 30 ans après sa libéralisation, quelles réalités ?

L’avortement n’est qu’un ultime recours en cas d’échec de la contraception. Avec la diffusion de la contraception moderne, on pouvait s’attendre à voir reculer sa fréquence. Or, après trente ans de libéralisation de l’avortement en France, on constate que le nombre d’avortements n’a pas baissé. Une analyse en termes de rapports sociaux de sexe permet d’expliquer ce paradoxe, en soulignant les rapports de pouvoir dans la sexualité, les contraintes pesant sur les parcours de vie des femmes, l’inégalité de l’accès à la prise en charge sanitaire et les contradictions entre l’offre médicale et les logiques sociales.

Intervenante : Michèle Ferrand, sociologue, directrice de recherche au CNRS, Paris

            Participation au débat de Anita Cotting, directrice de la Fondation suisse pour la santé sexuelle et reproductive, à propos de la mise en œuvre de la récente libéralisation de l’avortement en Suisse.

·      L’accouchement entre douleur « tolérable » et désir « problématique »

D’une éthique d’acceptation de la douleur comme inéluctable, notre époque est passée au refus de souffrir et à l’impératif de soulager. Pourtant cette mutation culturelle n’a pas modifié la perception des douleurs de l’accouchement qui bénéficient encore d’une forte acceptabilité sociale. Douleur, maternité et féminité resteraient-elles irréductiblement liées ?

            Sur l’autre versant, celui du désir et du plaisir, les experts médicaux et paramédicaux présentent la baisse ou absence de désir sexuel après l’accouchement comme une problématique individuelle et essentiellement féminine. Ce trouble pathologique serait-il davantage une construction sociale, au carrefour des discours médiatiques et médicaux sur la sexualité et le corps des femmes ?

Intervenantes : Marilène Vuille, sociologue et sociologue et enseignante

                                    à l'Ecole d'études sociales et pédagogiques de Lausanne

                        Caroline Hirt, ethnologue, Université de Neuchâtel

·      L’entrée dans la sexualité des filles et des garçons :
des expériences proches et des attentes divergentes

L’entrée dans la vie amoureuse et sexuelle se caractérise aujourd’hui par une proximité d’âge au premier baiser comme au premier rapport sexuel pour les filles et les garçons, mais leurs attentes sont décalées. Comment s’organise cette entrée dans la sexualité, selon le sexe et les milieux sociaux ? Les résultats d’une enquête quantitative auprès de 7000 jeunes de 15à 18 ans en France permettent de donner des éléments de compréhension des mécanismes à l’œuvre.

Intervenante : Brigitte Lhomond, sociologue, CNRS, Lyon

·      La sexualité entre sexisme et racisme :
les descendant
·e·s de migrant·e·s originaires du Maghreb et la virginité

Alors que la norme de virginité est un mode de contrôle de la sexualité des femmes, certaines d’entre elles la revendiquent, tandis que celles qui l’ont transgressée expriment combien cette décision fut difficile. Pour comprendre la prégnance de cet attachement à la valeur de virginité, il s’agit de replacer les discours et pratiques dans le contexte social qui les a fait naître. L’expérience combinée du racisme et du sexisme fait peser sur ces jeunes femmes des injonctions paradoxales, ce qui permet de comprendre la revendication par certaines de cette norme de virginité.

Intervenante : Christelle Hamel, sociologue

                        Membre des unités recherche            Migrations internationales et minorités

                                                                        Genre, démographie et société


Vendredi 23 juin

·      Genre et sexualité:
rapprochement des expériences et des droits, maintien des dissymétries

Les changements contemporains dans la sexualité et la famille doivent beaucoup au mouvement féministe, qui a remis en question la famille patriarcale, la domination masculine à l’œuvre dans les rapports sexuels et la norme hétérosexuelle. Le mouvement gay s’est ensuite également inscrit dans cette politisation de la sexualité. Toutefois, malgré le rapprochement des expériences sexuelles des hommes et des femmes, une forte dissymétrie subsiste dans les rapports amoureux entre femmes et hommes, justifiée socialement en termes de différences psychologiques ; de même, malgré le recul des discriminations légales à l’encontre des homosexuel·le·s, la norme hétérosexuelle demeure prégnante. Les concepts développés par la sociologie de la sexualité permettent d’analyser ces paradoxes.

Intervenant : Michel Bozon, directeur de recherches à l’INED, Paris

·      Genre et politiques de prévention en matière de santé sexuelle

Dans l’histoire de la lutte contre le sida, le concept de genre a été sollicité de manière très différente. Au départ, ce terme recouvre en fait les responsabilités et difficultés spécifiques des femmes, comprises comme un groupe homogène ; les hommes par contre étaient abordés par le biais d’une étiquette supplémentaire (jeune, homo/bi-sexuel, toxicomane, détenu, client de prostituée), l’homme hétérosexuel demeurant invisible. Ce n’est que dernièrement que le terme genre fut compris comme l’aspect contraignant des rapports sociaux de sexe non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Une telle approche permet de poser les problèmes au niveau socio-culturel plutôt qu’au niveau de l’individu et d’élaborer une prévention attentive au genre.

Intervenante : Brenda Spencer, PD et Mer à l’Université de Lausanne (Institut universitaire de médecine sociale et préventive)

·       Du mouvement pour la santé des femmes au « Women’s and Gender Health »

Dans les années 60-70, la revendication des femmes à disposer librement de leur corps ainsi que la critique féministe de leur médicalisation et de leur infériorisation sociale au nom d’arguments biologiques s’est traduit, dans certains pays, par la création d’un mouvement pour la santé des femmes, proposant une prise en charge alternative au modèle biomédical dominant. A partir des années 1990, on assiste à une institutionnalisation de certaines de ces revendications avec la création de programmes de « Women’s health » ou de « Gender Health » au sein d’instances officielles, aussi bien nationales qu’internationales. Quels sont les débats qui jalonnent cette évolution ? La notion de paradoxe permet-elle de comprendre comment des critiques justifiées débouchent, parfois, sur des propositions ayant certaines affinités avec des positions essentialistes ou néolibérales ?

Intervenante : Catherine Fussinger, historienne, chargée de recherche à l’Institut universitaire de l’histoire de la médecine et de la santé publique, Lausanne

·       Santé et masculinités

L’analyse en termes de genre se révèle pertinente pour définir des modalités d’intervention en matière de santé, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. La construction sociale du masculin est en effet susceptible d’entraîner un rapport particulier au corps, à la santé, et à la prise de risques. La norme de masculinité dominante, avec ses injonctions à être fort, courageux, insensible, pousse certains à affirmer leur masculinité par des pratiques dangereuses pour la santé. L’exposé s’appuiera sur l’exemple de la consommation de substances psycho-actives, car pour la première fois en Suisse une étude scientifique vient de mettre en évidence les liens entre masculinité et dépendances.

Intervenant : Michel Graf, MPH Université de Genève

                        directeur de l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA).

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