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16 janvier 2006

Le fétichisme d''Alfred Binet 1887

En 1887 dans la revue philosophique de la France et dé l’étranger, A. Binet publie son article sur Le fétichisme dans l’amour en se référant explicitement au travaux de Charcot et de Magnan dont son étude ne sera «  qu’un commentaire »(1887, 142) des observations en ajourant les siennes propres. Présenté comme une  «  excitation génitale intense pendant la contemplation d’objets inanimés » (1887,143) par des « dégénérés ». «  le terme de fétichisme convient bien à ce genre de perversion sexuelle » affirme Binet, conscient du déplacement de domaine qu’il réalise puisqu’il a eu l’avantage de présenter le sens religieux du terme de fétiche, notamment à travers les travaux de Max Muller.

binetf_tiche

Mais Binet combat l’idée qu’il s’agirait seulement de « monstruosités psychologiques » pour les trouver «  en germe dans la vie normale »(1887,144) ; plutôt qu’un objet inanimé il s’agit d’une partie du corps animé de la personne aimé, une boucle de cheveux, un parfum, une bouches de lèvres rouges… » L’insertion vicieuse »(1887,144) de l’appétit sexuel concerne tout le monde qui est «  plus ou moins fétichiste en amour ». Binet reprend la différence, établit par Charcot entre la petite et la grande hystérie pour établir une différence de degré dans l’intensité fétichiste : le petit fétichisme est secret et se cache facilement dans l’intimité et l’intériorité du lien d’amour, là où le grand fétichiste doit manifester dans sa vie sociale même son attachement, sinon sa dépendance, à l’objet amoureux. Cette intensité peut pousser à l’acte le fétichiste, Binet ne parle que de cas masculin, comme la coupe de morceau de cheveux ou le vol de tabliers blancs…A l’inverse le petit fétichisme repose sur «  une sympathie d’odeur »(1887, 145), fondant le lien d’amour sur l’échange discret de ce que nous désignons aujourd’hui sous le termes de phéromones.

Pour comprendre le grand fétichisme Binet remet en cause la classification de Benjamin Ball, produite dans l’Encéphale en 1887, qui réservait trois catégories de symptômes l’érotomanie ou l’amour chaste, l’excitation sexuelle (aphrodisiaque, obscénité, hallucination, nymphomanie) et la perversion sexuelle (sanguinaires, nécrophilie, pédérastes, intervertis), le fétichisme devant faire suite à l’introversion, dont il est pour Binet, très proche. L’enjeu pour Binet n’est pas celui d’un aliéniste, qui ne ferait qu’observer les symptôme, comme comme Morel, Falret ou Magnan mais celui d’un psychologue, qui étudie directement le symptôme « dans l’analyse de sa formation et de son mécanisme » (1887,146) établissant les condition d’ une «  psychologie de l’amour »(1887, 146).

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