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11 janvier 2006

Le contra-sexuel de Beatriz Preciado

Porter un gode sous le pantalon pour simuler le pénis quand on est queer utilise le packing, affirme Sheila Jeffrey, comme une stratégie politique. Le recours artificiel au gode, si recommandé par Beatriz Preciado, définit un toucher de soi-même à travers des techniques plutôt que par la confrontation à l’autre sexe.

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L’homosexualité n’est pas la rencontre avec le même car le corps de l’autre exige une sortie de soi pour le toucher : mais en touchant un corps identique au sien, le gode va à l’encontre du toucher hétérosexuel par des technologies augmentant la sensibilité intime. La multiplication des gadgets sexuels délivre le toucher de la main et introduit les instruments d’une sensibilité dans les orifices tangibles pour renouveler l’expérience sensorielle.

Le renversement du genre ne consiste pas seulement à inverser les rôles mais à renoncer à toute référence à une complémentarité naturelle entre les sexes sur la base de la structure anatomique du pénis et du vagin. L'orifice reste une naturalisation des comportements alors qu'il devrait être un mode d'existence dépendant du contrat sexuel négocié avec autrui, et plus sûrement avec soi-même.

Les techniques du soi ne suffisent pas pour définir les nouveaux usages biotechnologiques car l'objet incorporé n'instrumentalise pas le sujet il le rend performatif en exigeant de lui la mise en oeuvre de son genre dans l'agir sans référence à une essence naturelle préalable.

bernard.andrieu@wanadoo.fr


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