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9 janvier 2006

Le corps insoumis par M. Corcos, 05, Paris, Dunod

Maurice Corcos 2005, Le corps insoumis. Psychopathologie des troubles des conduites alimentaires, Paris, Dunod

Après Le Corps absent en 2000,  le pédopsychiatre, spécialisé dans la psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte, établit ici théoriquement le lien entre troubles des conduites alimentaires et les transformations physiques et psychologiques de la puberté de la jeune fille dan son devenir femme et son devenir mère. La difficulté à accéder à un nouveau corps face aux nouvelles manières d’être affectées tant dans leur monde interne que dans les sollicitations du monde externe pose le problème de la frontière, se sa constitution et des limites de sa perméabilité. L’identification narcissique corporelle à l’objet maternel primaire instaure une indifférenciation des corps au moment de la puberté par le désir d’une transcorporalité entre la fille et la mère ( p. XI).

L’analyse de l’évolution des approches compréhensives des TCA révèle combien l’épistémologie du corps anorexique se réfère à des modèles différents comme la réactivation des mécanismes d’incorporations dans la fonction économique de la régression orale ; l’analité a été présentée aussi comme un modèle pour décrire le surinvestissement de la maîtrise du corps, l’hyperactivité musculaire, l’emprise et la manipulation des objets et des relations. En passant de l’incorporation à l’introjection, le déplacement conceptuel opéré vers la construction identitaire psychique et corporelle du sujet. En 1965 la conception psychopathologie de l’anorexie mentale ouvre  la recherche de la structure spécifique, plutôt que l’application du modèle libidinal génital : celle du trouble de l’image du corps, de la perception intéroceptive et du caractère déréel de l’autonomie (p.13).

Le concept d’addiction se constitue sur «  un acte d’autodestruction du corps des liens et de la capacité de penser du sujet dans un contre investissement de la réalité psychique et des besoins éprouvés du corps »(p.21). la notion de dépressivité inventée en 1959 par Nacht et Racamier, décrit l’impossibilité de faire le deuil des idéaux infantiles portés sur l’objet sans risquer la chute, l’effondrement du soi. La possibilité d’introjection du bon objet comme base du narcissisme primaire et l’altération des mouvements d’identifications qui devaient assurer le narcissisme secondaire est en défaillance dès la prime enfance, si bien que la réactivation corporelle de la problématique séparation individuation s’effectue à l’adolescence (p. 35).

corcos

Cette altération peut conduire à une «  absence de soi », une non-reconnaissance de soi comme un processus psychotique raté (p. 41). Ce trouble identitaire de la réflexivité, qui affecte la capacité du sujet à se sentir soi-même, est un combat intérieur, non psychisé et non secondarisé : «  cet agir sur le corps manifeste, par sa frénésie, la difficulté de retrouver dans ce corps quelque traces de l’éprouvé de soi (proprioceptivité) dans sa relation à l’objet maternel »(p. 55).

Faut-il assimiler sous la même modélisation des phénomènes à intensité variable, comme les variations pondérales, les scarifications, les piqûres, les mutilations, corsetage, agressions, dépravation.. ?

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