Le corps ivre. Une approche anthropologique de l’alcool dans les Andes boliviennes
La prochaine séance du Séminaire d’Anthropologie Américaniste aura lieu
le
vendredi 21 mai. Vous êtes cordialement invité(e).
Bien à toutes et
tous.
Bonnie Chaumeil, Isabelle Daillant
Vendredi 21 mai 2010 salle de cours n° 3 du Musée du quai
Branly
37, quai Branly / 222, rue de l’Université, 75007 Paris
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Céline GEFFROY doctorante associée au LASMIC (Laboratoire
d’Anthropologie et de Sociologie «Mémoire, Identité et Cognition Sociale»),
Université de Nice Sophia-Antipolis.
Le corps ivre. Une approche
anthropologique de l’alcool dans les Andes boliviennes.
Le corps
du buveur est grotesque, transparent et ouvert. Partant de données
ethnographiques collectées à Qhoari, une communauté quechua d’altitude de la
région de Cochabamba (Bolivie), il apparaît que le flux hydraulique corporel
intérieur doit être préservé pour prolonger l’harmonie avec le monde extérieur
et l’alcool contribue à cette circulation des humeurs. Cet état du corps offre
les conditions ontologiques primordiales pour établir un contact avec le monde
de l’au-delà. L’ivresse est aussi l’occasion de vivre une nouvelle
identité, de sentir des changements dans le corps et dans la perception du
monde, en bref, de vivre une nouvelle expérience du sensoriel, notamment à
travers le jeux des masques: visage déformé par l’alcool et déguisement
identitaire. L’ébriété est chargée de sensualité; elle offre un temps et un
espace propices pour les rites amoureux, métaphores de la fertilité tant humaine
que de la nature divinisée. Peut-on, dès lors, voir dans cette intensité du
boire avec et pour les divinités une forme de sacrifice
symbolique?
les deux dernières séances auront
lieu le 28 mai et 4 juin.
rens 01 49 58 35 27