Désoeuvrement chorégraphique/Frédéric Pouillaude
Il n’y a pas de bibliothèque du mouvement, de lieu où les oeuvres chorégraphiques trouveraient à se conserver, identiques à elles-mêmes et offertes à tous. C’est un fait. Rien qu’un fait. Mais qui engage énormément. En premier lieu : l’incapacité de la philosophie et de l’esthétique à penser les pratiques chorégraphiques selon le régime commun de l’oeuvre. C’est toujours d’un autre espace que la danse semble relever, à la fois plus frivole et plus fondamental, toujours en deçà ou au-delà du projet de l’oeuvre. Cette , abstraitement mise au jour par la philosophie, nous tentons de l’analyser en une première partie. De là, il s’agit d’articuler un autre concept, connexe mais différent : celui de . Les écrits philosophiques sur la danse de production, à l’expérience de la dépense et de l’auto-affection. Nous soutenons que ce philosophème (abstraitement nommé absence d’oeuvre ) ne fait que réfléchir dans l’ordre du discours une fragilité interne et propre aux oeuvres chorégraphiques, fragilité que nous nommons : . assignent la pratique du mouvement à une pure et simple absence