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10 mai 2009

Philosophie du soin

1

Centre Georges Canguilhem - Université Paris Diderot Paris 7

CIEPFC – Ecole Normale Supérieure

Ethos - Plateforme interdisciplinaire d’éthique de l’Université de Lausanne

En association avec le Centre de ressources national sur les soins palliatifs F. –X. Bagnoud

Colloque

« La philosophie du soin - Ethique, médecine et société »

Paris, les 10, 11 et 12 juin 2009

La philosophie du soin que ces journées voudraient esquisser ne vise ni à dénoncer la technique

médicale pour elle-même, ni à attendre qu’elle résolve par son évolution les problèmes éthiques. Elle

cherche à penser les manières dont les techniques peuvent, y compris dans leur matérialité, s’intégrer à

la visée du soin. Elle ne vise pas à ajouter de l’extérieur une dimension soignante à la médecine

technique existante, mais à penser le soin au coeur même de la technique et de la médecine.

Si la distinction entre l’objectivité des symptômes et des causes de la maladie, d’une part, et la

subjectivité de l’expérience du malade, d’autre part, est indispensable, si les traitements et le soin luimême

requièrent l’objectivation scientifique, la médecine peut aussi masquer la visée du soin et

l’accès aux normes de vie du malade. La spécialisation des disciplines, la fragmentation des suivis,

l’organisation complexe et actuellement en pleine évolution du système de santé renforcent le risque

de cette occultation de l’expérience subjective du malade.

Comment faire que le soignant articule la logique des savoirs et des savoir-faire impliqués dans

le soin et la logique existentielle du malade ? Comment faire que la logique de connaissance et de

maîtrise qui est à l’oeuvre dans la médecine n’empêche pas la reconnaissance de la réalité même de

l’épreuve de la maladie, du corps abîmé, de l’identité bouleversée, de la mort inéluctable et pourtant

souvent déniée ? Comment éviter que la relation de soin ne soit confisquée par l’intervention

soignante ? Ces questions sont essentielles tant l’absence de soin implique et révèle l’absence de

relation humaine et sociale.

Le soin requiert une attention portée au non-sens et aux souffrances multiples que la maladie

implique pour la personne qui en est affectée. Sa visée appelle une compréhension globale de la norme

de vie perdue par la personne malade afin de l'aider à restaurer (ou à instaurer) une norme de vie

qu’elle éprouve et juge par elle-même et pour elle-même comme sienne. Compréhension et respect de

l’individualité, le soin n’en est pas moins institution d’une relation. Le soin répond notamment au

besoin du malade de partager l’épreuve qu’il traverse. Il permet de briser la solitude face à la maladie

et, par cette médiation, il peut aider la personne malade à donner à sa maladie et à sa vie un sens

personnel qui guidera ensuite les choix thérapeutiques. Le soin apparaît dès lors comme la finalité et le

sens même de la médecine.

Contribuer à une philosophie du soin demande de faire converger différentes approches

réflexives dans les divers champs de la médecine qui mobilisent de manière intense la question du

soin. Ce projet rencontre aussi les problèmes soulevés par l’éthique du

care

. Il s’agit aussi de

2

Pour faciliter l’organisation du colloque, il est demandé de s’inscrire à l’adresse

suivante :

participerez.

L’inscription est gratuite.

Organisation scientifique du colloque :

- Centre Georges Canguilhem - Université Paris Diderot Paris 7 :

tournou@univ-paris-diderot.fr en précisant les journées auxquelles vous

www.centrecanguilhem.net

Céline Lefève :

celine.lefeve@gmail.com

- Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine CIEPFC –

Ecole Normale Supérieure :

www.ciepfc.fr

Frédéric Worms :

f.worms@wanadoo.fr

- Ethos - Plateforme interdisciplinaire d’éthique de l’Université de Lausanne :

www.unil.ch/ethos

Lazare Benaroyo :

lazare.benaroyo@unil.ch

- En association avec le Centre de ressources national sur les soins palliatifs François-

Xavier Bagnoud :

www.croix-saint-simon.org/formation-et-recherche/centre-de-ressourcesnational-

Jean-Christophe Mino :

soins-palliatifs-francois-xavier-bagnoud

jean-christophe.mino@psl.aphp.fr

Plan du Campus de l’Université Paris Diderot Paris 7 :

http://www.univ-paris-diderot.fr/sc/site.php?bc=implantations&np=SitePRG&g=m

3

Mercredi 10 juin 2009

Université Paris Diderot - Centre Georges Canguilhem

Bâtiment des Grands Moulins – salle 677 C

6-10 esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013 PARIS

La philosophie du point de vue du soin I

14 h – Ouverture du colloque : Dominique LECOURT, Professeur de philosophie,

Université Paris Diderot, directeur du Centre Georges Canguilhem (sous réserve)

14 h 15 - Frédéric WORMS, Professeur de philosophie, ENS, directeur du CIEPFC :

moment du soin. Précision et extension du modèle du soin dans le moment du vivant

Le

S'il y a aujourd'hui comme un "moment du vivant", c'est pour une double raison : c'est parce

que l'extension des problèmes du vivant (des fondements de la connaissance jusqu'à la

politique et à l'histoire), qui en est le principe, ne se fait pas sur le mode d'une évidence

simple, mais sur celui de problèmes ou de tensions critiques (entre la vie et la mort, l'humain

et l'animal ou la nature, par exemple). Le but de cet exposé est de montrer qu'il en va de

même de façon centrale pour le soin, qui est d'ailleurs pour cette raison au coeur de ce

"moment". De fait, il faut tenir ensemble aujourd'hui l'extension du modèle du soin - comme

s'il devenait le principe de toute notre action - et son analyse la plus précise dans ce qu'il a de

plus spécifique, avec aussi ses tensions et ses risques. C'est donc en partant de la relation

vitale et médicale de soin, avec ses tensions internes, qu'on comprendra comment son

extension peut ne pas être métaphorique et vague, et recouvrir à la fois un changement général

de paradigme théorique, et des tâches pratiques précises et concrètes. Le soin de soi, du

monde, des normes et des principes emprunte à la relation vitale et médicale de soin non pas

une évidence simple et unilatérale, mais des tensions profondes et, si on les approfondit,

décisives. Seules, elles permettront de comprendre en quoi nous vivons un moment précis,

donnant un sens nouveau aux métaphores antiques (le soin de l'âme) ou modernes (le souci),

mais rencontrant aussi les problèmes nouveaux et imprévisibles qui définissent l'urgence du

présent et ce qu'on pourrait appeler le soin de l'avenir.

14 h 45 - Claire MARIN, agrégée de philosophie, Paris :

au malade dans la relation thérapeutique ?

« Who cares ? » Quelle attention

Au-delà du simple jeu de mots, la polysémie de l’expression « who cares ? » pose une double

question. D’une part, elle évoque le sentiment d’incompréhension ou d’indifférence que le

patient peut ressentir dans la relation thérapeutique. Le décalage entre la perspective du

médecin sur la pathologie et le vécu subjectif et singulier du malade nourrit un malentendu

qui peut entretenir l’idée d’un désintérêt ou d’un mépris. D’autre part, interrogeant le sujet du

soin, elle pose le problème de la compétence du médecin dans l’attention ou la prise en charge

de certains aspects, notamment psychologiques et moraux de la maladie ; éléments dont

l’identification et l’évaluation débordent sans doute le seul domaine de la médecine, tout en

étant des éléments essentiels du soin nécessaire au malade. Qui est à même d’évaluer ce qui

fait souffrir le patient, au-delà des éléments symptomatiques d’une pathologie ? Qui peut

appréhender les effets subjectifs de telle ou telle atteinte ? Qui enfin peut assumer la

responsabilité de cette dimension spécifique du soin ?

15 h 15 - 15 h 30 : Discussion

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15 h 30 – Céline LEFEVE, maître de conférences en philosophie, Université Paris

Diderot, REHSEIS/Centre Georges Canguilhem :

relation d’amitié ?

La relation de soin doit-elle être une

Nous montrerons que l’activité de soin ne peut se déployer qu’au sein d’une relation dont

nous tenterons de définir la nature particulière, complexe et fragile, au confluent du subjectif

et de l’objectif, de l’affectif et du rationnel, de l’intime et du politique. Nous nous

demanderons dans quelle mesure la relation de soin doit, pour que le soin réponde aux besoins

propres de la personne soignée, s’approcher d’une relation d’amitié. Nous nous appuierons,

d’une part, sur la notion grecque de

philia

, essentielle dans la définition de la relation

16 h – Catherine DRAPERI, maître de conférences en philosophie, Université

d’Amiens :

Narration et accompagnement : accéder au monde de l’autre

L’expérience de la souffrance est d’abord épreuve de la solitude. C’est vrai pour celui ou celle

qui vit cette expérience, comme pour celui ou celle qui mesure son impuissance, parfois son

incompréhension et son désarroi. On sait les limites de l’attitude compassionnelle ; si l’on

peut considérer qu’il faut être touché pour s’intéresser authentiquement à l’autre, il faut aussi

constater l’impossibilité de se mettre à sa place. Le ferait-on, on risquerait de s’y abîmer, au

point de ne plus pouvoir être aidant. Le recueil de la parole de l’autre, fût-elle fragmentaire et

éclatée, l’écoute de son récit, le travail de compréhension visant à accéder au sens de son

témoignage, permettent d’accéder virtuellement au monde de l’autre et de construire un

espace social partagé. Donner sa place à la parole de l’autre c’est aussi préserver sa marge

d’autonomie. La narration ouvre une porte à cette expérience partagée. L’écoute relève d’une

démarche de connaissance du monde de l’autre, mais aussi de reconnaissance de son

témoignage, sans interprétation subjective ou psychologique, s’appuyant sur ce qu’il veut bien

livrer. C’est aussi le moyen de passer de la compassion, fondée sur l’émotion, à la

compréhension, fondée sur la reconnaissance de la situation originale de chacun.

Simultanément, la prise en compte de la narration modifie la démarche quotidienne dans

laquelle se tisse le lien social du soin. A travers la compréhension de l’histoire, des

représentations, compétences et objectifs de chacun, sa place et son rôle se construisent à

partir de sa propre position et en réponse aux attentes d’autrui.

16 h 30 - Simone SAUSSE, psychanalyste, Université Paris Diderot :

l'éthique : les enjeux psychiques de la relation de soin

Aux sources de

Penser le soin en termes psychanalytiques implique d'étudier les processus psychiques mis en

oeuvre dans la relation de soin. C'est à partir de la mise en lumière des enjeux psychiques, et

en particulier en interrogeant la possibilité du partage de l'épreuve de la maladie, que pourront

se dégager les éléments et les fondements d'un questionnement éthique. Il faut s'éloigner d'une

"éthique d'en haut", qui risque d'être idéologique et réductrice, pour promouvoir une "éthique

d'en bas", qui émerge de la confrontation à des situations concrètes sur le terrain et provient

des soignants eux-mêmes. Plus spécifiquement, on pourra étudier l'appropriation subjective

du corps (malade, handicapé, vieillissant, accidenté ...), au-delà du soin ou grâce au soin ou

malgré le soin, en faisant référence au "Nebenmensch", l'autre secourable de Freud.

17 h – 18 h : Discussion

5

Jeudi 11 juin 2009

Université Paris Diderot - Centre Georges Canguilhem

Bâtiment des Grands Moulins – salle 677 C

6-10 Esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013 PARIS

La philosophie du point de vue du soin II

9 h 30 - Vanessa NUROCK, maître de conférences en philosophie, Université de

Montpellier III :

Le berceau du care

On oublie parfois que l’éthique et la politique du

care

s’enracinent dans une controverse

10 h - Fabienne BRUGERE, Professeur de philosophie, Université de Bordeaux 3 :

L'éthique du

care : entre sollicitude et soin, dispositions et pratiques

Il s’agira en partant de la complexité de la théorie du

care

(avec ses différentes phases chezcare en tenant à la fois une

10 h 30 - 11 h : Discussion et pause café

11 h - Alain-Charles MASQUELET, PU-PH, chirurgien, Hôpital Avicenne Bobigny :

Médecine contemporaine et disposition au soin

La question posée est de savoir si la médecine contemporaine recèle une réelle disposition au

soin, entendu comme attention méticuleuse dans la relation avec l’Autre. En effet, la tendance

universalisante de la médecine dite scientifique entre en contradiction avec l’expérience

singulière de la maladie. Toutefois, ce qui est vrai de la connaissance médicale cesse de l’être

quand on aborde le problème de la décision médicale, soumise à un contexte d’incertitude par

la confrontation simultanée du médecin, du malade et de la maladie. Accorder à la médecine

une dimension soignante signifie, pour une large part, restituer au jugement réfléchissant

kantien la place qui lui convient dans la logique de la décision. L’orientation actuelle de la

thérapeutique vers des traitements de plus en plus individualisés peut être perçue comme une

première approche d’une conciliation entre médecine et soin, en se gardant de confondre soin

et traitement.

11 h 30 - Catherine MALABOU, Professeur de philosophie, Université Paris 10 et

Valentina RAGNO, doctorante en philosophie, Université Paris 10 :

la place de l'interrogation philosophique

Urgence et trauma :

Nous croiserons deux questions. Tout d'abord celle de savoir si l'urgence psychique, en

conséquence aussi l'urgence sociale, a un sens. Si oui, ce sens remet en cause la conception

psychanalytique traditionnelle du trauma comme ce qui engage le sujet dans un temps long. Il

faudra donc savoir quel concept de l'immédiateté le philosophe peut proposer pour échapper à

l'interminable. La seconde question concerne le pouvoir de soin de la philosophie elle-même :

la philosophie peut-elle soigner, comment et selon quelles modalités ?

12 h – 12 h 30 : Discussion

6

Jeudi 11 juin 2009

Université Paris Diderot - Centre G. Canguilhem

Bâtiment des Grands Moulins – salle 677 C

6-10 Esplanade Pierre Vidal-Naquet 75013 PARIS

La médecine du point de vue du soin

Modérateur : Emmanuel FOURNIER, coordonnateur du département universitaire

"Ethique, douleur, soins palliatifs", Faculté de médecine Pierre et Marie Curie

14 h 30 - Didier DREYFUSS, PU-PH, réanimateur, Hôpital Louis Mourier, Colombes,

Université Paris Diderot :

Consentement aux soins et à leur arrêt en réanimation

Les principes classiques de l’éthique médicale, bienfaisance, non-malfaisance, respect de

l’autonomie et justice sont opérationnels dans la plupart des situations du soin. Néanmoins,

des tensions peuvent naître entre eux lors de situations médicales critiques. Il en est ainsi de la

bienfaisance par rapport à l’autonomie, lors de situations telles que le refus de soins. Le

consentement à la recherche, souvent intégrée mais parfois confondue avec les soins, pose

également des problèmes spécifiques, notamment celui de l’altruisme. Enfin, le consentement

lors de la fin de vie, en particulier chez certains patients de réanimation, maintenus

artificiellement en vie, constitue également une situation complexe. En effet, d’une part, il ne

s’agit plus d’un consentement « pour faire », mais pour « arrêter de faire » et, d’autre part,

c’est l’entourage qui est le plus souvent l’interlocuteur. Au nom de la bienfaisance pour le

patient, son autonomie se trouve en quelque sorte transférée à ses proches.

15 h

-

Nancy KENTISH-BARNES, sociologue, Groupe de recherche Famiréa, HôpitalLa parole en réanimation : complexité et ambiguïtés de la relation

Saint Louis, Paris :

soignants/soigné-famille

La communication, l’information et la transparence sont aujourd’hui au centre de la relation

soignant-soigné, permettant aux patients d’exercer leur autonomie et d’être de réels acteurs de

la situation. En réanimation, la réalité est souvent plus complexe : la situation médicale

est très "aiguë" et s'associe à des capacités et des besoins difficiles à identifier, voire même

ambigus, tant chez les profanes (patients et proches) que chez les professionnels (infirmières

et médecins). Si des stratégies de communication pro-actives permettent d’améliorer

l’expérience des proches de patients, la réciprocité dans la relation au patient en réanimation

reste encore difficile à trouver.

15 h 30 – 16 h : Discussion

16 h - Jean-Christophe MINO, médecin chercheur en santé publique, Centre de

Ressources National Soins Palliatifs F. –X. Bagnoud et Unité mobile de soins palliatifs,

CHU Pitié Salpêtrière (Paris 6) :

Une médecine de l'incurable ?

Associer médecine et incurabilité pourrait paraître provocateur tant la médecine est avant tout

définie comme activité curatrice. Néanmoins, l'accent mis sur les traitements peut faire

oublier que l'action "curative" ne débouche pas nécessairement sur la guérison. Les maladies

chroniques en particulier associent traitement au long cours et incurabilité, soit par

impossibilité de guérir

in fine

le malade, soit par absence de traitement efficace. Il est utile de

16 h 30 - Catherine DEKEUWER, maître de conférences en philosophie, Université

7

Lyon 3, chercheur associé au CERSES (CNRS - Université Paris Descartes) :

soin dans la relation endeuillée

Prendre

Lorsqu'on tente de penser ce qui se joue quand une personne accompagne un être cher qui se

prépare à mourir, on a tendance à poser que le premier prend soin du second. Une prise en

charge de l'accompagnant peut être envisagée, mais cette fois par des tiers. Il s'agira de

montrer que pourtant, dans ce contexte, le soin devrait être une pratique doublement orientée.

Elle est certes soin de celui qui s'approche de la mort par le proche, mais aussi, quand cela est

possible, soin de celui-ci par celui-là. Le deuil n'est en effet peut-être pas tant le processus

intime d'une conscience qui lui permet de se séparer d'un proche qu'un processus de

transformation d'une relation singulière. Dans cette perspective, prendre soin, dans le contexte

d'une relation endeuillée, s'effectuerait selon une double orientation. Nous soulignerons les

bénéfices de la prise en compte de cette dimension du deuil.

17 h – 18 h : Discussion

8

Vendredi 12 juin 2009

ENS - CIEPFC – 45 rue d’Ulm 74005 PARIS

salle à préciser

L’éthique du point de vue du soin

9 h 15 - Ouverture : Claude DEBRU, Professeur de philosophie, ENS (sous réserve)

9 h 30 - Lazare BENAROYO, professeur d'éthique et de philosophie de la médecine,

Université de Lausanne :

Ethique et herméneutique du soin :

Les récents développements de la bioéthique ne vont pas sans soulever des difficultés lors de

leur extension au champ de la pratique médicale. En proposant une éthique de responsabilité

basée sur le respect de principes éthiques

a priori

puisant leurs sources pour une part hors dul'ethos de la bioéthique dans une éthique de responsabilité interpellée

10 h - Philippe BARRIER, philosophe, CNED, Laboratoire de pédagogie des sciences de

la santé, Université Paris 13 :

l’individuation avec la maladie chronique

Le soin comme accompagnement et facilitation de

Le soin peut être compris comme une attention portée à la fois aux autres et à soi. Dans le

cadre de la maladie chronique, où le patient doit prendre soin de lui-même, il implique

nécessairement de la part du soignant la reconnaissance d'un potentiel processus de

subjectivation de l'expérience de la maladie par le patient, c'est-à-dire de sa quête d'une

possible cohérence et unité de sa vie avec la maladie, comme expérience singulière de la

normativité de santé à la fois biologique et subjective. Il y a donc toute une éthique de la nonstigmatisation

et non-essentialisation du patient à y développer.

10 h 30 - 11 h : Discussion et pause café

11 h - J. - P. COBBAUT, philosophe, Institut catholique de Lille :

éthique contextuelle du soin

Pour une

Les mutations actuelles des pratiques de soin peuvent constituer d’éventuels dangers pour une

authentique prise en compte de la souffrance et des aspirations des personnes malades, mais

aussi des chances possibles pour une réalisation plus adaptée de cette tâche. Il s’agit alors

d’identifier comment les mutations de la médecine contemporaine dessinent un « espace » à

travers lequel il est possible de mieux cerner et faire face aux enjeux éthiques des pratiques de

soin. Dans cette perspective, nous défendrons l’idée qu’une approche contextuelle de

l’éthique envisagée comme démarche réflexive des acteurs du soin peut permettre de remplir

cet objectif.

9

11 h 30 - Nathalie ZACCAÏ-REYNERTS, sociologue, FRS-FNRS, Université Libre de

Bruxelles :

personnes ?

Care et institutions : quels regards sur le style organisationnel et le soin aux

Des études sociologiques classiques (Hughes, Strauss, Goffman) ont depuis longtemps mis en

évidence l’incidence du style de l’organisation sur la texture des soins proposés en institution.

Les travaux plus récents menés dans le sillage de l’éthique du

care

font-ils écho sur ce point à

12 h – 12 h 30 : Discussion

Vendredi 12 juin 2009

ENS - CIEPFC – 45 rue d’Ulm 75005 PARIS

salle à préciser

La société du point de vue du soin

14 h 30 – Marie GAILLE, chercheur en philosophie, CERSES (CNRS - Université Paris

Descartes) :

Le "soin" face au patient "précaire"

A la question pratique de savoir quel projet thérapeutique il est possible d'élaborer en contexte

de précarité fait écho une interrogation plus générale sur la nature du "soin" à apporter lorsque

le patient paraît être dans une situation de vulnérabilité sociale particulière. Est-il possible tout

d'abord d'identifier des critères de cette "précarité" ou celle-ci est-elle toujours avant tout

situationnelle, relative à un contexte donné ? Quel est, ensuite, l'impact de cette précarité sur

le rapport du patient à son corps et à sa santé ? Le médecin doit-il incorporer à son projet de

soin cet élément de la vie du patient, et le cas échéant, comment peut-il le faire ? Le

questionnement contemporain sur le rôle de la médecine psychiatrique - soin ou

accompagnement ? - éclaire ce questionnement sous un angle nouveau : ce souci des autres,

par-delà le strict soin médical, n'est pas sans ambiguïtés. Il peut en effet être interprété comme

conduisant à envisager pour la médecine une mission "sociale", où le soin s'avère second. Estil

possible de trouver un juste équilibre entre "soin" et prise en compte de la situation de

"précarité" ? Vers quelle acception du mot "soin" aller à cette fin ?

15 h - Sylvie FAIZANG, chercheur en anthropologie, CERMES (CNRS) :

unique au sens interdit. Les malades et l’épreuve de la maladie

Du sens

L’approche anthropologique de la maladie implique de porter son attention non seulement au

sens que le malade donne à son mal, aux représentations qu’il s’en fait, au système

symbolique ou cognitif dans lequel il l’intègre, mais aussi à la perception qu’il a de l’activité

médicale et de la prise en charge dont il fait l’objet. On partira de matériaux de terrain sur

l'information dans la relation médecins-malades pour montrer la fécondité d’une approche

intégrant le point de vue du malade et prenant ses distances avec la perspective biomédicale.

15 h 30 - 16 h : Discussion

16 h - Marie-Odile FRATTINI, médecin chercheur en santé publique, Centre de

Ressources National Soins Palliatifs F. –X. Bagnoud, et doctorante EHESS – CERMES

(EHESS – INSERM – CNRS), Paris :

Le travail comme valeur thérapeutique

10

Après 1945, la spécialité médicale de rééducation et réadaptation fonctionnelles (RRF)

émerge et se structure. Entre innovation médicale et politique de réhabilitation, les promoteurs

de RRF ont été influencés par les acteurs sociaux associatifs, politiques et administratifs. Ils

ont aussi participé au mouvement du retour à l’emploi des personnes handicapées ; ce et pour

certains, en donnant au travail une valeur thérapeutique. Je me propose, ici, de discuter, à

travers la RRF, comment « travail » et « médecine » ont été alliés et quelles controverses cela

a suscitées.

16 h 30 - Claude-Olivier DORON, philosophe, anthropologue, AMN Université Paris

Diderot, REHSEIS/Centre Georges Canguilhem :

La volonté de soigner

Il s'agira d'envisager, à partir de l'exemple de la prise en charge des auteurs de violences

sexuelles en France, la manière dont le soin psychiatrique se trouve de plus en plus

profondément mêlé aux pratiques pénales, transformant ainsi le sens du "soin" et celui de la

"peine", et bousculant les frontières de l'un comme de l'autre. On dressera le panorama des

discours des praticiens qui justifient et pensent cette articulation, voire cette "confusion" du

soin et de la peine, la manière dont elle se traduit dans les pratiques, et les nouveaux

territoires qu'elle ouvre à l'action thérapeutique, en s'efforçant d'en interroger la légitimité.

17 h – Guillaume LE BLANC, Professeur de philosophie, Université Bordeaux 3 :

L'expérience vécue de la maladie

Je souhaiterais interroger la polysémie des noms qui encadrent l'expérience vécue de la

maladie. Pourquoi cette expérience donne-t-elle lieu aux caractérisations de malade, de

patient et d'usager ? Quels sens vitaux et sociaux se cachent sous ces termes ? Comment en

réfléchir philosophiquement la portée? Le soin se trouve dès lors questionné à partir d'une

telle polysémie.

17 h 30 – 18 h 30 : Discussion et clôture

ces recherches antérieures ? L’entrée par la place des émotions dans l’analyse comme dans

l’institution peut s’avérer pertinente dans l’examen des spécificités de ces regards sur le soin.

champ de l’éthique hippocratique, la bioéthique a eu tendance à dévitaliser les liens qui

unissent éthique et médecine et à remettre en question la légitimité de la visée éthique

cardinale qui guidait traditionnellement la profession : aider le malade, exposé à la

vulnérabilité, à restaurer, au sein d’une relation de confiance, son autonomie altérée par la

maladie et à retrouver ainsi un nouvel état d'équilibre. Dès lors, la question reste ouverte de

savoir comment intégrer

par l’altérité du malade dont le dénuement et la souffrance sont un appel à l’aide mobilisant

une sollicitude médicale sans laquelle le principe d’autonomie s’avérerait dénué de tout point

d'appui authentique. Nous proposons ici de mener une réflexion herméneutique sur le statut

du soin dans la clinique ainsi que sur les conditions d'exercice d'une sagesse pratique

médicale à même d'intégrer les diverses dimensions qui le constituent. Sur cette base, nous

chercherons à poser les jalons d’une éthique de responsabilité propre à la médecine clinique.

se pencher sur les conséquences de ce fait pour le soin, et en particulier d’examiner les

réagencements de la conception de l'activité médicale qu'il peut occasionner.

Joan Tronto par exemple) de comprendre tous les ressorts du

réflexion sur la sollicitude (pour rendre compte du souci des autres et de la prise en charge) et

une réflexion sur le soin (prendre soin et recevoir le soin). On se demandera alors comment

élaborer une éthique qui réunit à la fois des dispositions et des pratiques et comment penser

les modalités de leur agencement.

psychologique, à la fois théorique et méthodologique, entre Carol Gilligan et son ancien

mentor, Lawrence Kohlberg. En éclairant les enjeux de ce débat ainsi que ses implications, on

s’attachera à montrer pourquoi et de quelle manière il met au jour un dialogue singulier entre

philosophie et psychologie morales.

médicale mais aussi des relations philosophique et politique, et, d’autre part, sur la

philosophie de la maladie et de la clinique de Georges Canguilhem.

s’interroger sur la manière dont cette réflexion peut initier le soignant à se décentrer du point de vue de

la technique médicale pour (re)connaître l'existence et la légitimité de celui du malade. Comment faire

que la philosophie ne soit pas tant une initiation à l’éthique et à des principes fondamentaux extérieurs

à la question du soin qu'une formation éthique visant la rénovation du soin par l’attention au malade ?

Ces journées viseront à établir des échanges et un réseau de recherches qui réuniraient praticiens

et chercheurs en philosophie et en sciences humaines et sociales autour de la question du soin.

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