Quelle sexualité ?
En remplaçant le pénis par le gode, la société contra-sexuelle[1] de Beatriz Préciado libèrerait définitivement la femme de la nature et du pouvoir phallocentrique du mâle. L’utérus artificiel[2], après la contraception, l’avortement, la fécondation in vitro et le clonage, confirmerait le progrès en abandonnant entièrement le corps de la femme. La pornographie féministe d’Ovidie[3] renverserait, ce dont doute les moralistes de la sexualité[4], la domination masculine en inversant les rôles et en détournant les codes de la jouissance sociale. Le kamasutra moderne devrait trouver dans les sex toys[5] les règles d’un jeu conventionnel.
Le fétichisme, l’échangisme et le SM[6] habillent désormais le désir de l’autre que l’on ne pourrait toucher qu’à travers des dispositifs de contrat et de commerce. Le blog socio-cul dressant des statistiques de performances et des fiches sur le vécu sexuel[7], les réseaux et les porno games sur internet[8] achèvent la dématérialisation du corps de la femme.
[1] B. Préciado, 2000, Manifeste contra-sexuel, Paris Balland.
[2] Henri Atlan, 2005, L’utérus artificiel, Ed. seuil.
[3] Ovidie, 2002, Porno manifesto, Paris Ed. la Musardine.
[4] M. Mazano, 2005, Entretien avec Ovidie. Le corps acteur, Ed. Autrement.
[5] Frédéric Ploton, 2004, Sex Toys, Ed. Tana
[6] Dniel Weltzer-Lang, 2005, La planète échangiste. Les sexualités collectives en France, Paris, Ed. Payot. Jean Streff, 2005, Traité du fétichisme à l’usage des jeunes générations, Paris, Ed. Denöel. Mona Sammoun, 2004, Tendance SM : Essais sur la représentation sadomasochiste, Ed. la Musardine.
[7] http://jeniquecestmythique.free.fr/
[8] http://www.virtuallyjenna.com/