Corps et subjectivité/ Eric Hamraoui Collège International de Philosophie

Éric HAMRAOUI

Corps et subjectivité

Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Mer 1^er mars, Mer 29 mars, Mer 17 mai : Amphi A, 18h-20h

Mer 8 mars, Mer 22 mars : Amphi B, 18h-20h

Mar 4 avril : Amphi Stourdzé, 18h-20h

Après avoir étudié plusieurs modalités d’ancrage du travail de la pensée dans le corps, compris comme source du pouvoir de sentir et d’éprouver la vie en soi, en tant que subjectivité, nous reviendrons cette année plus précisément sur le statut qu’il convient d’accorder à celle-ci d’un point de vue épistémologique, philosophique et anthropologico-politique. Afin de mener à bien cette enquête, nous tenterons d’expliciter les enjeux philosophiques de la coïncidence de l’expérience subjective de la conscience avec celle du corps propre — par la médiation de l’effort — dans l’œuvre de Maine de Biran (1766-1824), inscrite dans la tradition des Secondes Lumières françaises. Nous prendrons également appui sur des exemples empruntés aux champs de l’histoire des sciences biomédicales et de l’homme au travail. Celles-ci nous apprennent que toute connaissance du monde présuppose l’engagement du corps, faute duquel aucun accroissement des registres de notre sensibilité — objet d’aucune mesure ou évaluation — ne peut se produire. D’où la possible définition de la subjectivité comme « aptitude à éprouver par le corps et dans le corps ce que les expériences, en particulier celles du travail, font surgir de nouveau en soi, sous la forme des affects et des sentiments (et comme) mutation de cela — qui s’éprouve d’abord dans le corps — en exigence de travail et de remaniement de la personnalité tout entière, jusques et y compris de la sexualité » (Christophe Dejours). Cette compréhension du travail comme opérateur d’intelligibilité des rapports entre corps et subjectivité, doit, selon nous, être complétée par une analyse des implications institutionnelles et politiques des menaces qui pèsent aujourd’hui sur celle-ci dans la société du risque.

Intervenants :

- Mercredi 1^er mars : Yoshino Michiko, Isabelle Gernet et Claude Bénichou, La construction sensible et onirique du sujet

- Mercredi 8 mars : Pierre Ancet, Le corps en relation : quelles limites entre corps propre et corps d'autrui ?

- Mercredi 22 mars : Sidi Mohammed Barkat, Enjeu anthropologique de la dimension institutionnelle et politique dans le travail II

- Mercredi 29 mars : Agnès Antoine, Tocqueville et le cœur de l’homme démocratique

- Mardi 4 avril : Gérard Danou, Violence de l'initiation médicale, atmosphère morbide et pseudo-insensibilité

- Mercredi 17 mai : Pascale Molinier, Corps et subjectivité : le point de vue de la psychodynamique du travail

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