Le discours des enfants ou trop ou pas assez
L’affaire d’Outreau[1] a révélé l’impact du discours des enfants construits en accusations pédophiles à partir d’une interprétation des images pornographiques et autres objets sexuels utilisés par le monde adulte. Ce pouvoir tactile des images a fait accroire en l’authenticité de la parole enfantine tant derrière les scénario récités se dressaient un imaginaire sadique d’instrumentalisation du désir. Le toucher violent reste l’ arrière plan fantasmatique d’une expertise structuraliste qui ne sait plus distinguer dans le langage l’effraction, le viol ou la torture. La dénonciation calomnieuse, l’affaire Baudis[2] le prouverait, suffit à dérégler le jugement en transportant le toucher dans les mots, en provoquant la représentation impossible de la prostitution du politique, de la pédophilie du notable ou de la torture des enfants.
[1] Florence Aubenas, 2005, La Méprise. L’affaire d’Outreau, Paris, Le seuil.
[2] Dominique Baudis, 2005, Face à la calomnie, Press Pocket.