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28 août 2009

Rosemonde Pujol

Rosemonde Pujol rend les armes

Décès. La journaliste militante de France Inter est morte à 91 ans.

     


     

Par EDOUARD LAUNET

    La journaliste et écrivain Rosemonde Pujol, qui est morte ce week-end trois jours avant son quatre-vingt-douzième anniversaire, fut une séduisante rebelle. Ingénieur en électricité avant-guerre, elle claque la porte de chez Philips au bout de quelques jours parce qu’on ne lui confiait que des «tâches subalternes». Entrée dans la Résistance en 1941, arrêtée par la Gestapo deux ans plus tard, elle montre à vingt et quelques années qu’elle est prête à risquer sa vie pour ses convictions.

    Après-guerre, elle devient journaliste, du genre qui tape du poing sur la table. A l’ORTF puis au Figaro et à France Inter, elle défend le consommateur en pilonnant les arnaques, tout en militant pour sa cause de toujours : la condition féminine. Elle écrit une douzaine d’ouvrages sur le système de santé, l’économie, la consommation. En 2007, à l’âge de 89 ans, elle engage un nouveau combat : réhabiliter le clitoris ! Elle s’étonne que 80 % des femmes connaissent mal cette partie de leur anatomie, que la société considère comme honteuse car sans lien avec la fonction reproductive, et elle plaide pour «le plaisir jusqu’à 100 ans au moins» dans un ouvrage écrit d’une plume alerte et drôle (Un petit bout de bonheur, petit manuel de clitologie, Jean-Claude Gawsevitch Editeur). L’an dernier, enfin, elle livre son autobiographie dans le Vingtième Sexe (même éditeur), une traversée du siècle effectuée tambour battant.

    Rosemonde Pujol était une femme pétillante et malicieuse qui, en juillet dernier, nous racontait son tout dernier engagement : faire célébrer par la commune où elle s’était repliée depuis quelques années (Valence-sur-Baïse, dans le Gers) la loi qui a donné aux femmes le droit… de signer des chèques. C’était en 1965 ! Elle préparait un nouvel ouvrage, qui entendait dénoncer «l’ordre moral», mais ce combat-là restera à jamais inachevé. Victime d’un malaise chez elle jeudi dernier, Rosemonde est décédée samedi matin à l’hôpital d’Auch.

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