La Brûlure. le corps des femmes par Camille Cousin 05
Ce livre est essentiel et étrange dans son style, à la fois observation participante ( le sujet quitte sa khâgne pour entrer trois années comme danseuse au Crazy Horse Saloon) et réflexivité subjective (entretien avec clients et prostituées d'origine étrangères). Le texte passe d'entretien théorique avec Jacques Solé et reprend la thèse de la stigmatisation sociale développée par Gaile Pheterson ( cf 2001 dans la Bibliothèque du fémisnisme chez L'harmattan son Le Prisme de la prostitution).
L'enjeu de la desexualisation de la femme, du déguisement du désir, dans une lecture très Roland Barthes du Sade, Fourier, Loyola de 1971, est confronté aux différences entre culture d'origine et culture occidentale : le contrôle de son corps et du désir par la professionnalisation ne cache pas pour autant les systèmes d'exploiitation et d'abbatage des jeunes filles de l'Est européen dans lesquelles se décharge la régulation sociale des mâles.
Sans parvenir à la brûlure, la blessure intiale, évoquée dans le viol et/ou la violence subie le livre parvient à indiquer la source de la prostitution dans cette réflexivité aveugle de l'acte corporel commis pour l'argent et pour survivre à soi-même.
" Pouquoi est-ce qu'on nous rejette parce nous vendons notre valeur sexuelle, alors que les autres femmes le font sans arrêt d'une manière ou d'une autre ?"(p. 163).
Brulant !